Un coup de coeur de Frédéric Peduzzi
En quête de réponses, l'auteur est parti à la rencontre d'équipiers, de cyclistes qui ont accepté, souvent très tôt dans leur carrière, de tout donner pour voir un autre lever les bras et récolter les bouquets. Chaque portrait est différent, car chaque cycliste est différent, mais les motivations sont souvent les mêmes. Voir son leader s'imposer, c'est goûter un peu soi-même à la victoire. Cette victoire que ces équipiers sont conscients de n'avoir que peu de chance de décrocher par eux-mêmes, ils l'offrent volontiers à un autre. Et chacun de ces équipiers que Grégory Nicolas interroge dit avec naturel et spontanéité à quel point il est évident pour eux de travailler pour un autre.
La deuxième partie du livre est consacrée exclusivement à l'édition 2018 des championnats du monde sur route qui se sont tenus à Innsbruck en Autriche. C'est sans doute la partie la plus touchante du livre. Grégory Nicolas tenait absolument à être au plus près de l'équipe de France pendant les mondiaux autrichiens. Selon lui, il s'agissait de la situation idéale pour illustrer parfaitement ce qu'est le rôle d'équipier. On allait voir sur une course d'un jour, des hommes habituellement leaders dans leurs équipes respectives toute l'année, se mettre au service d'un autre pour tenter de faire gagner l'équipe de France. Comme l'écrit plusieurs fois l'auteur, "le sélectionneur national va devoir faire de nos plus grands leaders des équipiers d'un jour dans le but de faire d'un français, le champion du monde". Puis, il ajoute : "le matériel romanesque est d'une puissance folle! " et il ne s'est pas trompé...