Un coup de coeur de Isabelle P.
Les textesregroupés dans Vols au crépuscule sont nés d’anecdotes, d’observations, essentiellement d’oiseaux dont elle est passionnée, mais aussi d’articles signés pour le New York Times. Tous nourrissent sa réflexion sur notre rapport à la nature, au monde sauvage qui nous entoure, comment nous cohabitons ou non avec lui.
De sa formation universitaire en sciences de la nature, elle garde une écriture précise et affûtée pour décrire Gros-bec casse-noyaux, Loriots et autres passereaux qui parcourent la campagne anglaise. Son souci du mot juste lui permet aussi de décrire avec précision l’émotion qui affleure, de saisir l’émerveillement qui naît de ces rencontres avec le sauvage. On peut savourer ce livre lové dans son fauteuil ou les pieds dans l’herbe, mais il est nécessaire de toujours garder d’un œil la possibilité de contempler cette nature pour laquelle elle nous rend si curieux.
Poétique, méditative, sa plume, tout élégante qu’elle soit, ne manque jamais sa cible et son propos s’impose toujours percutant et pertinent. Nous partageons une Terre ou du moins d'autres espèces la partagent avec nous: cela ne paraît pas grand-chose à formuler et pourtant ce renversement de paradigme, cette prise en considération implique un changement radical dans notre manière d'être au monde, dans ce monde.
Ainsi, des lacets de la Tamise à la roselière de Wicken à l’est de Cambridge en passant par les gratte-ciel de Manhattan ou encore le salar d’Attacama, désert de sel chilien qu’elle découvre avec l’astrobiologiste Nathalie Cabrol, Helen Macdonald nous révèle ces instants de grâce que l’on ne peut saisir que si nous sommes « disposé(s) à voir la magie du monde ».
Une petite merveille.