Un coup de coeur de Sophie D.
De l'ancien Régime aux années 1940, les français avaient l'habitude de croiser dans les rues des camelots chantant les récits de crimes abominables. Ces complaintes, sous formes de feuillets, se vendaient pour un sou et concurrençaient les journaux populaires , les "canards".
On y trouve des thèmes récurrents: l'émotion populaire devant le faits divers, la volonté de justice, la loi du talion, la place des parents et leur rôle protecteur. Ces récits de faits divers ont fait frissonner des générations.
Ce canard sanglant qui "grâce [...] à sa composante musicale, ouvrait l'imagination du public, le laissait libre d'imaginer avec ses mots un nouveau récit, qu'il soit légendaire, horrible, moral ou sarcastique."
En plus des textes, l'ouvrage est richement illustré et dispose d'une bande sonore, grâce à une clé usb, et au travail remarquable de Philippe Busser.
C 'est un bel objet d'édition et de sons, allant des auberges rouges du Vivarais à la tragédie d'Oradour-sur-Glane, de Landru à Violette Nozière, de Dreyfus à Stavisky. Et à l'heure des réseaux sociaux il permet de mener une réflexion sur la médiatisation des faits divers.