L'auteure, historienne locale, retrace l'histoire de Saint-Symphorien située dans le sud des Landes. Pendant la période antérieure à la Révolution, la commune est liée à la seigneurie de Castelnau de Cernes puis devient autonome avec l'Empire. Pour l'histoire du XXe siècle et après, des témoignages locaux sont mobilisés. ©Electre 2024

« Je suis née en 1928. Mon enfance a été partagée entre Saint-Symphorien, Paris et les villes et villages où mon père, chef monteur en appareil de meunerie, dirigeait des travaux.

J'ai pratiquement passé toute ma scolarité à Saint-Symphorien et j'y ai vécu à plein temps de 1939 à 1947. À partir de 1944, j'ai été employée par intermittence à la poste de Saint-Symphorien et à la mairie. J'ai rejoint Paris, pour revenir à Bordeaux, repartir à Paris, puis à Salbris, Barbezieux, Paris, Versailles, pour terminer ma carrière à Angoulême.

Malgré ces déplacements qui ont jalonné ma vie professionnelle, je n'ai pas oublié la « Paropie » et c'est avec plaisir qu'en 1988, je suis revenue pour ma retraite dans la maison construite par mes parents.

Après une année d'« installation » et de jardinage, j'ai ressenti le besoin de retrouver une certaine activité. Tout d'abord, comme beaucoup, j'ai décidé de réaliser mon arbre généalogique. Naturellement, cela m'a conduit à effectuer des recherches sur les événements et les souvenirs des temps anciens dans le village. Dans le même temps je me suis impliquée dans la vie associative de la commune et de la paroisse : Club du troisième âge, Maison du Tourisme, Bibliothèque.

J'ai donc recherché la trace de mes aïeux. La famille de mon père, très modeste et très nombreuse, est installée depuis plusieurs générations dans ce coin du sud Gironde sans oublier les Landes toutes proches. À cette occasion, j'ai découvert la petite histoire du canton : conditions de vie, événements quotidiens, vie sociale, etc.

Dans cette région assez sauvage, très longtemps isolée, que ses enfants quittent assez difficilement, du moins jusqu'à la guerre de 39-45, la vie de nos paysans était rythmée par la nature, les saisons, et les volontés du seigneur de Castelnau de Cernes que ses régisseurs répercutent avec fermeté. Les traces particulières à notre paroisse sont rares jusqu'à la Révolution. Depuis que les communes se sont substituées aux paroisses, les documents permettent de suivre l'évolution de la vie communautaire du village, avec la mise en place de la municipalité, les services de protection des groupements d'intérêt de solidarité, avec l'évolution des moeurs, etc.

Je me suis efforcée de rassembler les faits et les souvenirs qui font la mémoire collective du village. »

Christiane Filleau