Un coup de coeur de Sophie D.
D’un instrument de mesure objective, la définition au fil de l’histoire est devenue de plus en plus figurée, attribuant des traits aux personnes. En prenant une forme religieuse dans la parabole des talents de l’Évangile selon Saint Matthieu, Dieu octroie d’une manière inégale des talents aux humains, ces derniers doivent investir leur travail pour faire fructifier ces dons divins.
Au XVIIIème siècle, la notion est devenue plutôt laïque en se dressant contre la providence divine et les privilèges héréditaires de l’Ancien Régime.
Les penseurs des Lumières du XVIIIème siècle ont installé durablement l’idée que le succès symboliserait la force du mérite individuel, entendu comme la combinaison d’un effort qui vient fructifier le talent.
Dans sa forme actuelle, les prédispositions naturelles sont comprises comme étant biologiques : elles se combinent au travail pour s’imposer comme les critères permettant de distinguer ceux qui pourront être sélectionnés et récompensés, autrement dit ceux qui ont droit au mérite.
Le talent serait donc un attribut que l'on confère à une personne dotée de caractéristiques que l'on considère comme exceptionnelles. La pomme de Newton, l’Eurêka d’Archimède, l’E=MC2 d’Einstein, Mozart, Kafka, Shakespeare… Chacun de ces grands savants, artistes, sportifs, a une phrase, une fable attachée à ses découvertes. L'homme pionnier devient ainsi un génie mythique.
Que ce soit les arts, les sports, les sciences, le travail, nous sommes convaincus que certaines personnes naissent avec des aptitudes supérieures à d’autres.
Cette quête du haut potentiel, de l’exceptionnel participe pourtant à rendre invisible bien des facteurs socio-économiques et à dégrader notre société.
Face à ces conséquences, Samah Karaki a décidé de prendre la parole pour déconstruire étape par étape la fiction du talent et de questionner notre idéal de société.
Il n'y aurait donc pas de prédispositions, pas de cerveau gauche, ni de cerveau droit d'ailleurs, pas plus de HPI,ou de QI++; mais une possibilité pour chacun d'apprendre, d'être stimulé tout au long de sa vie en privilégiant le collectif et l'émulation.
Dans sa forme actuelle, les prédispositions naturelles sont comprises comme étant biologiques : elles se combinent au travail pour s’imposer comme les critères permettant de distinguer ceux qui pourront être sélectionnés et récompensés, autrement dit ceux qui ont droit au mérite. Le fait que certains humains dominent et pas d’autres trouve ainsi une justification dans la nature biologique.
Avec un groupe d’experts en sciences cognitives ainsi que des acteurs du changement comportemental, Samah Karaki partage des méthodes d’apprentissage innovantes dans divers contextes et pays. L’objectif est de partager les apports de la neuroscience auprès de tous afin d’apporter les compétences nécessaires pour faire face aux défis de l’apprentissage.
Riche de ses 10 années de recherche dans des domaines divers comme l’apprentissage et le stress , elle partage des stratégies simples pour améliorer la culture, la créativité, le leadership ou encore la culture organisationnelle.
Donc si vous souhaitez certaines réponses à des questions comme l'inné du talent ? ou comment se fait-il que certaines personnes sortent du lot? ou sur l'existence de la méritocratie?
Et la plus importante finalement: est-ce que la société se porterait mieux si l'on déconstruisait la mythe du talent?