Un coup de coeur de Jean-Marc
Être mineur de père en fils, c’est plus qu’un métier, c’est un mode de vie, dont seuls ceux qui y sont descendus ou ayant vécu dans les cités minières peuvent témoigner souvent avec une émotion non dissimulée.
Pour ces hommes, femmes et enfants qui ont extrait les millions de tonnes de cet or noir dont la France avait besoin, il fallait affronter un quotidien digne de l’enfer entre la peur de descendre dans les entrailles de la terre, la chaleur étouffante, la poussière et la silicose mais également les terribles coups de grisou qui ont fait des milliers de victimes.
Face à ces nombreux malheurs et pour essayer d'améliorer des conditions de travail intolérables, les bassins houillers sont rapidement devenus des lieux de revendications et de luttes sociales pour rendre meilleur le quotidien des mineurs.
Alors que la civilisation de la mine connaît une phase de déclin depuis les années 60, le 4 février 1970, une explosion dans la mine de Fouquières-lès-Lens provoque la mort de 16 travailleurs. C'est cet épisode méconnu dont s'empare Philippe Artières pour faire revivre la mémoire de ce monde disparu. Cet évènement a cristallisé toutes les tensions et a vu naître de fortes mobilisations et l'apparition de nouveaux discours et acteurs qui ont profondément renouvelé la culture des luttes sociales. Etudiants de l'Ecole des Mines, intellectuels, syndicalistes, maoïstes de la Gauche prolétarienne se mobilisent pour lutter contre l'exploitation des mineurs et la répression systématique.
Les éditions Anamosa nous ont habitué à des livres de grande qualité et cette dernière étude ne déroge pas à la règle en proposant au lecteur un ouvrage qui comporte environ 150 illustrations et documents d'archives, ainsi que la retranscription des minutes du Procès.
Un essai d'une grande actualité sur la nature des modes de mobilisations.