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Un siècle de femmes

Auteur : Mathilde Ribot

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Résumé

L'histoire d'une lignée familiale, de trois générations de femmes qui parcourent le XXe siècle et ses évolutions, à la fois juridiques et sociales : droit de vote, d'inscription à l'université, d'exercer une activité professionnelle sans le consentement de son époux, de gérer son compte bancaire, avortement, contraception, entre autres. Premier roman. ©Electre 2024

Qu'est-ce qu'être une femme dans un petit village rural avant la Grande Guerre, puis dans les décennies suivantes, puis enfin dans la grande modernité ?

Ce qu'on pourrait imaginer être le chant « glorieux » vers la liberté et l'émancipation se révèle plus nuancé que prévu. La demande légitime d'égalité n'a-t-elle pas mené ces héroïnes vers une aliénation plus subtile et plus radicale qu'auparavant ? Suivre Émilienne, Colette et Nathalie dans leurs destinées respectives, c'est tenter de comprendre une époque où le vide est possiblement le grand tout.

Émilienne endossa le veuvage, on peut l'imaginer, sans drame apparent. La maladie de Louis avait duré près de trois longues années. Cela avait été éprouvant. La maison changea d'aspect et c'est à cela qu'on devine que la vie se retire.

L'étage n'était plus occupé mais au lieu de rester ouvert à la lumière du soleil, il fut plongé dans l'obscurité des volets clos. Il en fut de même pour la chambre d'Émilienne pourtant située au rez-de-chaussée. Les morts ont le pouvoir de réduire l'espace des vivants et c'est comme cela que ça s'est passé. Dans la maison Duprat devenue Dupouy, Anselme, Marie, Louis et les autres qu'on ne connaît pas ici, les oncles, frères, cousins, tous ceux qui peuplaient désormais le cimetière d'en face, appartenaient à ce temps disparu que l'on garde en soi et qui meurt avec nous, pour toujours.

Ils étaient des souvenirs, parfois quelques photos, et on avait le coeur serré en pensant à leur silence irrémédiable.

C'est toujours l'étonnement immuable de ceux qui demeurent, l'extraordinaire saisissement de la disparition de la présence.
(page 56)

Colette ne voit rien de tout cela et c'est normal, parce qu'à l'époque, personne ne voit rien encore, tous se précipitent vers la vie moderne sans penser à rien d'autre qu'à s'extasier devant l'irruption d'un frigidaire dans une cuisine. Oui, avoir douze ans pour Colette, c'est avant toute chose admirer un monde qu'elle ne connaissait pas et dont elle imagine qu'elle fera partie, c'est l'éveil décisif à autre chose qu'un salon de coiffure et des pins à perte de vue, tristes à mourir pour certains.

Elle décide donc que l'école est une source de plaisirs infinis. Apprendre, apprendre, pour sortir de cette terre natale qu'il faut désormais quitter parce que c'est possible.

Il ne s'agit pourtant pas ici de révérer l'école comme les petits camarades du siècle dernier, pionniers des apprentissages obligatoires. La première vague est passée. Il est désormais normal que les enfants sachent lire, écrire et compter. Non, il s'agit ici d'une clé nouvelle, qui va bien au-delà des émerveillements liminaires, de l'extraction de la gangue originelle. Désormais, on apprend pour réussir sa vie, acheter du confort, si possible loin de son pays, loin de toute province.
(page 71)

Fiche Technique

Paru le : 07/04/2023

Thématique : Littérature Française

Auteur(s) : Auteur : Mathilde Ribot

Éditeur(s) : L'Atelier contemporain

Collection(s) : Non précisé.

Série(s) : Non précisé.

ISBN : 978-2-85035-110-5

EAN13 : 9782850351105

Reliure : Broché

Pages : 152

Hauteur: 22.0 cm / Largeur 14.0 cm


Épaisseur: 1.4 cm

Poids: 246 g