Bernard, Francisco, Simon et Léon, quatre anciens maquisards, voient dans la pagaille généralisée qui règne en France à la sortie de la Seconde Guerre mondiale une opportunité de s'enrichir pour mener la vie dont ils rêvent. Peu de temps avant la création du Gang des tractions avant, ils organisent des braquages, mais leurs plans ne se déroulent pas comme prévu. ©Electre 2024

Peu avant que le « Gang des Traction Avant » ne voie le jour en 1946, quatre anciens maquisards, Bernard, Francisco, Simon et Léon - ce dernier ayant fait ses classes au sein de la milice - s'entendent pour fomenter des attaques à main armée. Profitant de l'opportunité que leur offre la pagaille généralisée consécutive à la Libération, ils organisent des braquages dans l'intention de se constituer un pécule qui leur permettrait de mener la vie dont ils rêvent. Mais le destin nourrit de curieux ressacs... et le diable a plus d'un tour dans son sac !

« C'est sûr, on s'exposait à la correctionnelle ! Maintenant, si on nous prend, c'est les assises avec, à coup sûr, la guillotine au bout.

- Ah, c'est vrai, il y a encore peu de temps on aurait eu droit à la torture avant le peloton d'exécution. Là, au moins, on ne sera pas torturés, en tout cas pas autant qu'avec les Boches !

- Moi, j'aurais bien aimé voir le match et faire le coup après, dit Francisco le plus sérieusement du monde.

Les autres se regardent et se marrent.

- On a combien à votre avis ? Un million ?

- Non, il y a plus, le stade était plein. J'ai vu les prix, les billets les moins chers étaient à cinquante balles, il y en avait même à quatre-vingt.

- Je n'ai jamais été bon en calcul, conclut Léon. »

Le « Gang des Traction Avant » a sévi en région parisienne et sur la Côte d'Azur entre février et novembre 1946. Tirant avantage de la désorganisation du pays suite à la guerre de 39-45, il s'était spécialisé dans les braquages. Structuré autour de la personnalité de Pierre Loutrel, alias « Pierrot le fou », il regroupait d'anciens miliciens ayant agi pour le compte de la Gestapo et quelques Résistants désabusés.

Les attaques qu'il perpétrait étaient minutieusement préparées, promptement menées avec repli rapide grâce à des Traction Avant, d'où le surnom du gang. Ses membres, sans scrupule, s'inspiraient dans leurs comportements des méthodes apprises au sein de la milice ou de la Résistance.