Un coup de coeur de Camille V.L.
Que nenni, défend Jérôme Alexandre pour qui ce serait avant tout une question de réputation. À rebours du portrait défaitiste que l’on serait tenté de brosser de l’un comme de l’autre, le théologien pose à nouveau les fondements d’un dialogue entre anarchisme et christianisme non seulement possible, mais encore souhaitable. Délaissant les débats de doctrines et d’idées, l’auteur propose de rapprocher histoires, mémoires collectives, valeurs et perspectives. Une forme de protestation, un défi qui consiste à se réinventer sans cesse serait le terreau fertile d’une entente mutuellement bénéfique.
Si ces affinités ne sont pas neuves - le courant anarchiste chrétien les a après tout déjà portées aux XIXème et XXème siècles par l’intermédiaire de grandes voix telles que celles de Jacques Ellul, Ivan Illich ou encore Simone Weil -, Jérôme Alexandre dépoussière nos grilles de lecture, en bouleverse les idées reçues et met à bas les raccourcis trop faciles. Un essai salutaire à travers lequel tout chrétien peut trouver à dépasser la tendance au repli identitaire ou victimaire et renouer avec l’essence du christianisme en tant que manière d’être au monde.