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Dossier consacré à la question du langage au sein du monde judiciaire français, entre confrontation verbale, niveaux de langage, diversité des langues chez les justiciables, rôle des interprètes et poids des mots. ©Electre 2025
Il ne suffit pas de dire que l'audience judiciaire est un lieu de parole. Encore faut-il en mesurer les enjeux qui s'y révèlent dans un monde voué à la pluralité des langues. Il s'agit d'un lieu de confrontation verbale qu'on voudrait idéalement égal (égalité des armes) alors que les inégalités demeurent flagrantes notamment au pénal. C'est ce qu'avait bien vu Giono dans ses Notes sur l'affaire Dominici quand il déplorait le faible nombre de mots dont disposait l'accusé. Comment alors surmonter le dilemme entre la tentation d'imposer une langue unique ou le repli sur des idiomes enfermés dans leurs particularités ? Souvent l'accusation impose d'emblée les preuves et incriminations comme le terrain de la lutte. Le poids de certains mots comme « génocide » ou « terrorisme » peut être écrasant. La défense peut jouer sur les niveaux de langage pour masquer cette charge incriminante. Elle peut contester les mots mêmes de la loi comme le fit Erri De Luca à propos du mot « sabotage » dès lors qu'il récuse cette prise de pouvoir sur la langue commune, langue que l'écrivain revendique comme la sienne afin de l'arracher aux manoeuvres du pouvoir.
Naturellement les interprètes peuvent suppléer à ces écarts mais il faut pour cela des moyens et surtout une formation requise, voire un talent particulier tant la traduction, écrit René Char, est « recréation du souffle et des mots ». De son côté, le juge comme tiers impartial, s'efforce de se hisser au-dessus de cette pluralité conflictuelle. S'il impose le vocabulaire du droit comme la langue du procès, il doit aussi se mettre à l'écoute de toutes les voix narratives. Le plus souvent le différentiel de langage relève de cultures ou de visions du monde différentes. Pour continuer à se parler, le juge appelle à ce que chacun fasse un pas vers l'autre : que, de positions opposées, chacun accepte que sa vision du monde puisse être confrontée à son autre. Chacun devant être « soi-même comme un autre » c'est-à-dire soi-même en tant qu'autre. Ce qui suppose de s'ouvrir au récit d'autrui pour entrer dans une relation de coopération qui vise à pacifier la société.
Paru le : 04/07/2024
Thématique : Philosophie du droit
Auteur(s) : Non précisé.
Éditeur(s) :
Dalloz
Ecole nationale de la magistrature
Collection(s) : Non précisé.
Série(s) : Non précisé.
ISBN : 978-2-247-23030-3
EAN13 : 9782247230303
Reliure : Broché
Hauteur: 24.0 cm / Largeur 19.0 cm
Épaisseur: 0.8 cm
Poids: 366 g