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Publiée pour la première fois en 1796, cette pièce écrite par un anti-esclavagiste au moment de la libération des esclaves noirs dans les colonies françaises, offre une satire des colons qui oeuvrent pour le maintien de la société esclavagiste. Précédée d'un florilège de la poésie anti-esclavagiste ©Electre 2024
La pièce que nous présentons au lecteur, La Liberté générale ou les colons à Paris, dont l'auteur est le citoyen B., le républicain anti-esclavagiste François Marie Bottu (1767, Verneuil-1827, Marseille) n'a été jouée, en privé, qu'une seule fois, le 23 thermidor an IV (10 août 1796), au Cap-Français, ville la plus importante de la colonie française de Saint-Domingue. Imprimée au Cap peu de temps après sa représentation, il ne subsiste d'elle que trois exemplaires connus. Cette pièce en un acte et onze scènes, souvent courtes, compte 54 pages in-8° dans l'original. C'est une comédie de boulevard très enlevée qui en utilise les ressorts classiques.
Les colons que l'auteur met en scène sont des personnages ayant réellement existé (les commissaires des colons Page, Brulley, Larchevesque-Thibaud, Verneuil). Leurs amis, Madame de Minaudière, l'Incroyable, mais aussi l'homme de Couleur Théodore et le Noir Télémaque correspondent à des types historiques.
L'originalité de cette pièce est double. D'une part, l'auteur veut montrer au public de la colonie, non pas la proclamation de la liberté générale par le commissaire national civil Sonthonax, le 29 août 1793, que les spectateurs dominguois connaissaient, mais le vote de l'abolition de l'esclavage dans la séance du 16 pluviôse an II (4 février 1794), à la Convention nationale à Paris, et les manoeuvres des colons pour tenter de l'empêcher. D'autre part, étant écrite après la chute de Robespierre et des montagnards, après le 9 thermidor an II, elle tient compte de la nouvelle situation politique et des rapports de forces qu'elle entraîne.
C'est l'occasion pour Bottu de faire une violente satire des commissaires des colons et des colons en général, imbus du préjugé de couleur, qui s'opposent par tous les moyens à l'émancipation des Noirs et veulent le maintien de la société esclavagiste, seul gage à leurs yeux de la prospérité économique de la colonie.
Tous les thèmes importants de l'histoire coloniale des Antilles sont abordés : la traite, l'esclavage, la nécessité du travail pour tous, en particulier pour les nouveaux libres, seul moyen capable de garantir leur liberté à jamais. La pièce est volontairement optimiste et se termine sur la défaite carnavalesque des colons devant l'alliance tricolore d'une femme du peuple, assistée de l'ex-valet des colons, tous deux blanc, d'un homme de Couleur et d'un Noir.
Cette édition s'adresse aussi bien au lecteur curieux de découvrir une pièce anti-esclavagiste de l'époque de la première abolition qu'au chercheur intéressé par des documents rares éclairant cette oeuvre théâtrale.
Paru le : 02/09/2010
Thématique : Pièces de théâtre
Auteur(s) : Auteur : François Marie Bottu
Éditeur(s) :
SPM
Collection(s) : Kronos
Contributeur(s) : Editeur scientifique (ou intellectuel) : Jean-Charles Benzaken
Série(s) : Non précisé.
ISBN : 978-2-901952-68-8
EAN13 : 9782901952688
Reliure : Broché
Pages : 475
Hauteur: 22.0 cm / Largeur 15.0 cm
Épaisseur: 2.5 cm
Poids: 670 g