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Catulle : une poétique de l'indicible

Auteur : Thierry Barbaud

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Résumé

Issue d'une thèse, cette étude sur la rhétorique et la poétique dans la poésie de Catulle se replace dans la terminologie rhétorique de l'époque. Son propos est centré sur la recherche de la beauté des formes poétiques. ©Electre 2024

Nous avons choisi d'aborder Catulle par ce qu'il nous laisse : un désordre et un secret.

Ce désordre est une source d'imaginaire : en effet, la mémoire du lecteur s'ingénie à en reconstituer les thèmes par le biais des personnages notamment.

La «dissémination poétique» créée paradoxalement par le regroupement métrique engendre, avec ce double mouvement de liaison et de séparation qui caractérise Catulle, une dynamique temporelle troublante. L'espace poétique fragmenté (volontairement ou non) appelle un temps unifié, les hiatus appellent les ressemblances. Dans le monde catullien, chaque étoile fait signe et cherche sa constellation.

Il nous est ainsi apparu d'emblée que le travail de reprise, de retour, de ressassement même de l'écriture allait de pair avec une poétique de l'inexprimé. Qu'il s'agisse de passions lyriques ou allégoriques, l'auteur décline sa culture affective tout en cherchant des structures idéales et des styles multiples soumis aux exigences des genres. L'ellipse et la digression figurent assez bien l'insatisfaction de l'artiste face au langage explicite et au tracé rectiligne : il cultive l'implicite et le détour, il détourne les signes au profit des surprises qu'ils enferment. Même pour toujours redire, il redit autrement. C'est le chatoiement du langage versicolore ou ses brusques contrastes qui l'intéressent surtout.

D'où l'importance des voix différentes, des figures qui escortent chaque poème afin qu'impressions diffuses et violentes deviennent expressions stylistiques. La mimétique catullienne serre les émotions au plus près, par le dialogue notamment, mais aussi elle les place à distance grâce au tissage des images dont l'ecphrasis et l'allégorie sont les lieux majeurs.

Ainsi la rhétorique évolutive de Catulle suit le processus des recherches stylistiques les plus personnelles : notre seconde partie tente de visiter l'atelier du poète, en considérant les aspects rhétoriques et stylistiques de son oeuvre. Parole romaine et accents italiques croisent une préciosité grecque valorisante. Catulle use d'une oralité ludique et festive, il la dote de capacités inventives nouvelles : sa parole est ouverte aussi bien aux éclats du forum qu'à la verve de l'insulte, il capte la vie des mots quotidiens, en stylise les effets : il retranscrit dans les registres choisis, en fonction d'une situation, d'un contexte énonciatif fictif, les petites et grandes dramaturgies du ressenti. Le poète explore les modes d'expression pour en souligner le caractère émotionnel. Il ne les choisit pas sans leur insuffler la force d'une persuasion sensible.

Catulle s'avise des charmes trompeurs et véridiques, pourtant, de la parole : le locuteur se révèle souvent grâce à ce paradoxe, avec ses manques, ses excès, hyperbole et litote réunies. Mais l'arbitre des élégances passionnelles ne serait-il pas le carmen, ce chant fluide de la chanson éolienne qui peu à peu se ritualise dans le distique ? Catulle tourne l'hexamètre vers le pentamètre, il cadre une pensée (concettisme avant l'heure ?) et lui imprime un mouvement de séduction : le poète sans doute cherche à rendre désirable sa parole, il en fait un symbole sensible. Il active, pour ce faire, les ressources lexicales et rythmiques, visant une facture achevée du poème. Le poème 64, souvent analysé, figure un art inquiet qui tend à se stabiliser.

Mais toujours la recherche poétique des expressions du moi se fait en dialogue double : en amont, avec les poètes grecs- Sappho, Callimaque notamment- il rassemble la violence et la grâce, son érotisme devient passion. En aval, avec les poètes de l'élégie, -Properce, Tibulle, Ovide- il trace la route où s'aventurent les paradoxes du désir et les illusions du coeur, mais aussi la beauté des images. Il figure jusque chez Horace. Sénèque et Martial ce mouvement intermédiaire d'absorption de l'hellénisme «baroque» et sa réaction classique : Catulle évolue vers une poétique de la profondeur, entre l'ombre et la lumière des figures.

Fiche Technique

Paru le : 20/09/2006

Thématique : Essais sur littérature antique et Moyen-âge

Auteur(s) : Auteur : Thierry Barbaud

Éditeur(s) : Peeters

Collection(s) : Bibliothèque d'études classiques

Série(s) : Non précisé.

ISBN : Non précisé.

EAN13 : 9789042916937

Reliure : Broché

Pages : XII-280

Hauteur: 24.0 cm / Largeur 16.0 cm


Poids: 0 g