En 1840, L.-L. Vauthier, ingénieur des Ponts et militant fouriériste, se rend dans la province de Pernambouc, où il est chargé de l'organisation des travaux publics. Son journal, publié pour la première fois en français et accompagné d'un appareil critique, est une chronique de l'apprentissage du milieu tropical, des moeurs brésiliennes et de l'application au quotidien des préceptes de Fourier. ©Electre 2024

Alors jeune polytechnicien et ingénieur des Ponts, Louis-Léger Vauthier (1815-1901) fit, entre 1840 et 1846, un séjour au Brésil dans la province sucrière du Pernambouc. « Coopérant technique » avant la lettre, cet humaniste et utopiste y était chargé de la construction d'un nouveau théâtre et de l'organisation de la direction des travaux publics. S'il fit preuve de ses compétences dans plusieurs domaines : urbanisme, routes, ponts, barrages hydrauliques..., Vauthier fut également un militant fouriériste actif par la diffusion de livres et journaux de l'école sociétaire de Victor Considerant.

De ce séjour brésilien Vauthier laissa un journal personnel et une série de quatre lettres sur les maisons d'habitation au Brésil. Chroniques d'un apprentissage du milieu tropical et de l'observation des moeurs brésiliennes de l'époque, ces deux écrits constituent un registre intéressant de l'application au quotidien des préceptes de Fourier.

Publié en 1940, au Brésil, ce journal personnel était paradoxalement inédit en français, tandis que les lettres n'avaient jamais été rééditées en France depuis 1853.

Les lecteurs français les trouveront dans cet ouvrage, enrichis par les notes que Gilberto Freyre, le grand sociologue de Maîtres et esclaves, avait rédigées pour l'édition brésilienne et par un important appareil critique établi par Claudia Poncioni, enseignant-chercheur à l'Université de Paris Ouest-Nanterre la Défense, avec la collaboration de Georges Orsoni et de Guillaume Saquet.