En étudiant la façon dont l'homme a réfléchi sur sa présence et celle du monde qui l'entoure, l'auteur montre que la question du réel est présente chez tous les penseurs et dans tous les champs de la connaissance. Il bouscule les concepts philosophiques, les traditions intellectuelles et les automatismes de pensée et propose une philosophie sauvage pour répondre à ces interrogations métaphysiques. ©Electre 2024

Une courte histoire du réel

Il arrive à tout le monde de se demander, plus ou moins souvent et chacun à sa manière, « ce qu'il fait là », ce qui existe vraiment, si sa pensée est bien à lui, de quoi est fait le monde et ce que vaut, enfin, tout ce que l'on croit savoir. Chez les philosophes, cela s'appelle métaphysique, ontologie, épistémologie..., et c'est en général fort ennuyeux.

L'auteur a voulu savoir comment l'homme a traité ces interrogations au fil des temps et quels types de réponses on été proposées. L'histoire commence vers le sixième siècle avant notre ère et se déroule parallèlement en Occident et en Orient. L'une des surprises est que tant de penseurs honorables, voire célèbres, ont été amenés à inverser le sens commun : pas si réel que cela, le réel, et pas si virtuelles que cela, les idées ? Au fur et à mesure du récit, il devient clair que la question du réel taraude toutes les espèces de penseurs, qu'elle pousse sur tous les champs de la connaissance, qu'ils soient dits philosophiques ou scientifiques. Des notions unificatrices controversées (indétermination, chaos, information, système) semblent particulièrement fécondes.

A. Sournia bouscule tout le philosophiquement correct : les monstres sacrés, les automatismes de pensée, les traditions intellectuelles, les domaines réservés, les monopoles. Il ne peut échapper, sur la fin, à la proclamation d'un « Manifeste de philosophie sauvage ».

Par bonheur, l'approche est joyeuse, les sujets les plus soporifiques prennent de l'attrait, le style est convivial, l'humour est implacable.