Présente des propositions concrètes et donne des pistes d'action en montrant les alternatives au tout répressif en matière d'éducation. Plaide pour introduire la notion de plaisir dans l'apprentissage, pour ne pas tomber dans la compétition forcenée, pour réinventer l'évaluation, pour lier l'école à la ville et à la vie, et pour trouver de nouveaux lieux pour les jeunes. ©Electre 2024

Hormis quelques déclarations lénifiantes pour endormir ceux qui veillent encore et l'agitation autour des cartables lors des rentrées scolaires, l'éducation n'est pas, et peut-être depuis plus longtemps qu'il n'y paraît, la préoccupation dominante dans notre pays, pas plus qu'elle ne semble constituer une priorité gouvernementale.

Pourtant, nous sommes tous convaincus que rien ne devrait être moins négligé, oublié, différé. Mais nous nous heurtons à des obstacles qui nous empêchent de mettre en cohérence notre intime certitude et nos actes. Nous butons contre la pensée light, à l'édulcorant de synthèse, faux sucre, vrai poison, qui prend l'éducation par la fin, par l'échec, pour distribuer des remèdes puis des punitions, et répand de plus en plus ouvertement ses contagieuses toxines. Il est grand temps de sonner la fin de l'épidémie par une contre-offensive déterminée, de mettre fin à la démoralisation et de repenser un projet éducatif ambitieux, un projet moderne, imaginatif, souple, dynamique qui respecte chacun et entraîne vers le plaisir d'apprendre et vers la réussite. Tel est le propos à la fois vigoureux et porteur d'espoir de ce livre.

L'auteur s'attache aussi à démontrer que ce n'est pas parce que la «réalité» et la «vérité» sont ce qu'elles sont, que les discours se coagulent autour des peurs légitimes d'une violence accrue, qu'il faut capituler d'un projet de changement. Vérité n'est pas fatalisme. Au confluent de nos traditions de service public d'éducation, de valeurs de partage, et des transformations indispensables à accomplir, une marge de manoeuvre existe pour modifier le paysage éducatif.

Pour ce faire, cessons donc d'écrire l'éducation ratée, celle qui s'énonce avec des préfixes négatifs - illetrisme ou incivilités -, celle qui déprécie, humilie, attaque au coeur les plus faibles et contamine le fragile sentiment de confiance toujours menacé en chacun de nous. Qu'on cherche d'autres voies plus pacifiques et plus nobles pour conduire les petits d'hommes vers leur avenir, des voies gourmandes de vitalité. Imaginons quels règles, lois, règlements, quelle autorité positive, quelles valeurs leur proposer pour qu'ils grandissent droit.