Le XXe siècle a été le théâtre d’une formidable expansion des institutions universitaire. Les auteurs se penchent sur l’histoire de ces « universités nouvelles » qui se présentaient, de façon consciente et intentionnelle, en rupture avec les institutions anciennes. ©Electre 2024

Le XXe siècle a été le théâtre d’une formidable expansion des institutions universitaire. La France, notamment, qui comptait 16 universités dans les années 1950, en compte plus de 61 en 1972, dont 13 à Paris. Au Canada, 38 nouvelles universités se sont ajoutées dans les années 1960-1970 aux 58 institutions préexistantes ; pour le Québec seulement, c’est 11 nouvelles institutions qui ont vu le jour. À ce portrait, il faut aussi intégrer les nouvelles écoles techniques qui ont reçu le statut d’université dans les années 1990. Ces « universités nouvelles » se présentaient, de façon consciente et intentionnelle, en rupture avec les institutions anciennes. Elles entendaient se démarquer par l’innovation et l’expérimentation sur les plans organisationnel et pédagogique. À l’occasion du 40e anniversaire de l’Université du Québec à Montréal, les auteurs ont voulu non seulement se pencher sur l’histoire de cette université, mais élargir leurs réflexions à toute l’histoire des universités nouvelles. Des cas du Québec et du Canada, mais aussi de la France et de la Belgique, et même du Danemark, de l’Algérie et de l’URSS, sont ainsi présentés dans ce livre. On y découvre le contexte économique et démographique ayant mené à la création des universités nouvelles. On saisit le désir de ces dernières de briser l’enfermement élitiste des universités traditionnelles, leur volonté de démocratiser les études universitaires et leur aspiration à la liberté intellectuelle, des idées qui n’ont pas toujours été reçues de manière positive par le milieu conservateur. On voit aussi comment les baisses de financement ont mis à mal le projet des universités nouvelles, poussant celles-ci à se tourner vers le financement privé et à emprunter les méthodes des universités anciennes qui avaient pourtant été critiquées et rejetées. Bref, ce livre fait état des transformations qu’ont connues les universités nouvelles, transformations qui ont contribué à construire un nouveau mythe d’âge d’or dans l’histoire des universités.