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Les États désunis

Auteur : Vladimir Pozner

Préfacier : Noam Chomsky

Postfacier : Jean-Pierre Faye

Un coup de coeur de Mollat

Les derniers événements qui ont eu lieu en Grèce nous rappellent que la crise mondiale enclenchée en 2008 ne voit pas encore le bout du tunnel.
Très tôt, les économistes l'ont comparée à la crise de 1929. Entre les années 90 et les années 20, on note de fortes similitudes. Mais qu'en est-il au fond à l'échelle humaine, quelles en ont été les conséquences ?

Profitant de cette « vague », certains éditeurs ont procédé à des rééditions. Nombreux sont les exemples, notamment les éditions Stock qui ont remis enfin à l'ordre du jour Babitt de Sinclair Lewis, depuis longtemps épuisé, que les lecteurs réclamaient régulièrement à leurs libraires ! La jeune et indépendante maison d'édition canadienne Lux a fait le choix de rééditer l'excellent titre de Vladimir Pozner les Etats-Désunis.

Ce livre fit sensation lors de sa première parution en 1938. En Europe, à l'aube de la seconde guerre mondiale, on perçut dès lors les États-Unis d'une toute autre manière.

L'auteur français, né de parents russes, aimait profondément les Américains. Ses chroniques littéraires constituent un véritable document d'Histoire. L'auteur décrit avec beaucoup de tendresse les hommes et les femmes victimes de la crise dans une Amérique puritaine.

Le montage de son livre est extrêmement moderne. Il nous fait assister à des procès (une femme demandant la garde de ses enfants), à des entretiens (notamment avec l'écrivain John Dos Passos), à des mouvements sociaux, à la destruction d'entreprises, à une longue visite dans Harlem - ce ghetto craint par les blancs où la population noire (qui représente un septième de la population américaine) se voit encore plus victime de la crise, où un homme sur quatre est sans emploi.
Tous ces documents assemblés tels un collage donnent un reportage très rythmé.

Ce « livre patchwork » n'est cependant pas décousu. Il ne perd jamais de vue son objet : les conséquences du système capitaliste en crise (l'étendue de la pauvreté, la concentration des richesses...) Ce regard et cette capacité d'une grande acuité à décrire les scènes confirme son talent de reporter littéraire et de scénariste.

Auteur discret, très proche de Gorki, Vladimir Pozner (1905-1992) a été tout au long de sa vie un grand voyageur. Son adolescence est nourrie de voyages entre la Russie et la France. Évoluant dans le milieu littéraire parisien, il fera découvrir toute une génération d'auteurs russes, dont il traduira de nombreux textes… En 1936, exclu du Parti Communiste, il part pour les États-Unis. En 1938, il y publie les États-Désunis. En 1940, c'est l'exode et comme de nombreux juifs il s'exilera aux États-Unis… Il meurt en France en 1992, laissant derrière lui de nombreux romans, manuscrits, reportages et scénarios. Antifasciste notoire, communiste, engagé contre la guerre d'Algérie, il n'eut de cesse d'être inquiété. C'est cependant un auteur qui resta trop méconnu. On peut alors remercier l'éditeur d'avoir enrichi sa collection Mémoires des Amériques du texte de Pozner, indispensable à la compréhension de ce pays « où tout va très vite ». Notons que cette édition comporte un entretien avec Noam Chomsky (qui a bien connu Pozner ) au cours duquel il tente de nous décrire l'espoir qui repose sur Obama.
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Résumé

En ces temps de crise, il faut lire et relire cette chronique de l’Amérique de la Grande Dépression. Ce livre clé, « d’une critique impitoyable et d’une grande tendresse » (Jorge Semprun), a marqué les esprits dès sa sortie en 1938. Dans un genre littéraire qui lui est propre, qui tient autant du reportage que de la forme romanesque, Pozner observe et décrit un pays, les États-Unis, alors en pleine détresse spirituelle et matérielle, mais qui ne cesse de fasciner. ©Electre 2024

En ces temps de crise, il faut lire et relire cette chronique de l’Amérique de la Grande Dépression. Ce livre clé, « d’une critique impitoyable et d’une grande tendresse » (Jorge Semprun), a marqué les esprits dès sa sortie en 1938. Dans un genre littéraire qui lui est propre, qui tient autant du reportage que de la forme romanesque, Pozner observe et décrit un pays, les États-Unis, alors en pleine détresse spirituelle et matérielle, mais qui ne cesse de fasciner. Ce peuple, l’auteur en sonde l’âme par un puissant montage de détails : la vie quotidienne de Harlem, les briseurs de grève de l’agence Pinkerton, la guerre des journaux à Chicago, les héros déchus de Hollywood, les grèves violentes dans les mines de Pennsylvanie, John Dos Passos et Waldo Frank, le courrier du coeur et les écrivains publics, le marchand de lacets de Wall Street, les gangsters et les croque-morts… Il compose une mosaïque qui renvoie l’image d’un pays où l’énergie le dispute au désespoir, la solidarité à la misère, et où le culte du service et de l’efficacité mène le plus souvent à l’asservissement et au décervelage. Noam Chomsky, dans un entretien, rappelle l’actualité criante de cette époque et de ce livre. Jean-Pierre Faye signe une postface qui évoque la vie de Pozner et le caractère novateur de son écriture.

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Fiche Technique

Paru le : 16/10/2009

Thématique : Histoire générale Amérique du Nord

Auteur(s) : Auteur : Vladimir Pozner Préfacier : Noam Chomsky Postfacier : Jean-Pierre Faye

Éditeur(s) : LUX

Collection(s) : Mémoire des Amériques

Série(s) : Non précisé.

ISBN : 978-2-89596-076-8

EAN13 : 9782895960768

Pages : 354


Poids: 0 g