Au Brésil, en Afrique et à Goa, la structuration des systèmes politiques de ces anciennes colonies doit faire face à la violence. Une série d'articles étudie les systèmes politiques en place et les mesures prises pour enrayer les actes violents. Des articles analysent notamment les nouvelles approches de la sécurité urbaine ou les groupes d'extermination au Brésil. ©Electre 2024

Violences et contrôle de la violence au Brésil, en Afrique et à Goa

L'histoire du Brésil, des espaces lusophones d'Afrique et de Goa est émaillée de violences multiples. Aujourd'hui, même dans les systèmes politiques démocratisés, la question de la sécurité continue à mettre à mal l'État de droit et les libertés publiques, alors que se multiplient les espaces géographiques et sociaux que les États ne contrôlent plus. Les violences sont ici abordées tant sous leurs formes sociales et politiques, que sur certaines modalités démocratiques de leur contrôle. Les travaux réunis présentent les enjeux sociaux des violences, leurs criminalisations, leur omniprésence en politique, ainsi que les débats et discours qu'elles suscitent. Ils se penchent sur les transformations sociales provoquées par la dissémination des violences, qu'il s'agisse de la conception des droits, de la définition des identités ou de la référence à la tradition. Ils donnent un aperçu des tentatives de redéfinition des politiques publiques de sécurité et de la mise en place de mécanismes de médiation. Ils soulignent les insuffisances actuelles des politiques de sécurité, voire les impasses auxquelles elles aboutissent aujourd'hui.

En filigrane, pointe une interrogation sur les trajectoires du politique : les violences constituent-elle une dimension historique d'un modèle politique et social qui serait spécifique aux espaces lusophones d'Afrique et du Brésil ? La construction des systèmes politiques dans des contextes de violences et de conflits rend-elle compte de la structuration du champ du pouvoir autour de la discrimination ami-ennemi comme critère du politique ? Si la dissémination des violences sociales et politiques ne constitue en aucune façon une spécificité de ces espaces lusophones, il reste légitime de s'interroger sur de possibles éléments d'explication communs à ces anciennes sociétés coloniales. Enfin, l'ensemble invite à une réflexion sur les exigences, les limites et les modalités concrètes des constructions démocratiques.