Un coup de coeur de Mollat
La débacle d'Enron qui a entrainé la chute du prestigieux cabinet d'audit et de conseil Arthur Andersen ressemble à un épisode de Dallas. L'intrigue se passe sd'ailleurs à Dallas, dans le secteur de l'énergie.
Les dirigeants d'Enron, geant américain de la fourniture d'énergie électrique, brassent des milliards de dollars et sont liés à des politiques au plus haut niveau. De magouilles en malversastions, de prises d'intérêt illégales en dissimulations de pertes, Enron, avec la complexité de certains cadres de son commissaire aux comptes, Arthur Andersen va créer la plus colossale faillite de l'histoire de la finance mondiale et entraîner dans sa chute son complice et conseiller.
Ici, il est question du destin d'Andersen. Comment le cabinet d'audit et de conseil le plus réputé au monde a-t-il pu disparaître en un temps record ?
Après 89 ans d'existence, le cabinet fondé par Arthur Andersen jouissait d'une réputation basée sur la rigueur et la compétence de ses associés. Or, c'est sur la base du comportement attribué à un seul d'entre eux, David Duncan, responsable du bureau de Houston aux Etats-Unis, que les fondations de l'empire Andersen ont été ébranlées jusqu'à la destruction complète.
Cet ouvrage tente d'éclairer les faits pour mieux saisir le tremblement de terre qu'a représenté la disparition d'Andersen dans le monde des affaires. Il s'avère que cette disparition était presque inéluctable au vu du contexte économique et politique dans lequel les évènements se sont produits. L'éclatement de la bulle spéculative de la Nouvelle économie avait déjà englouti des milliards de dollars et échaudé les esprits. Les évènements du 11 septembre ont créé une onde de choc qui a bouleversé l'ordre mondial. Lorsque l'affaire Enron éclate avec, à sa suite, une série de scandales comptables et financiers, la coupe est déjà pleine.
Andersen est entré dans la légende des entreprises qui n'ont pas survécu à l'euphorie du tournant du siècle.
Ironie de l'Histoire, le cabinet a disparu 1 an et demi avant l'ouverture du procès de son client Enron, prévu fin décembre 2003. Le procès Andersen qui a eu lieu en mai 2002 fait figure de répetition générale.
Andersen a-t-il été un bouc émissaire ou la justice américaine a-t-elle rendu son verdict en son âme et conscience?