Un coup de coeur de Mollat
La vie du théâtre et de la scène constitue pour Paul Klee une source essentielle d'inspiration et de réflexion.
L'acteur, le clown, l'acrobate, le danseur, ou encore la poupée sont des motifs récurrents qui lui permettent d'innover et d'affirmer son langage pictural : simplification des visages jusqu'à la caricature, schématisation, géométrisation, désarticulation des corps, combinaisons de couleurs et de formes jusqu'à une figuration abstraite désarçonnante (son travail peut d'ailleurs rappeler celui d'un de ces collègues du Bauhaus, Oskar Schlemmer).
En retour, C'est la vie comme théâtre que Paul Klee interroge. D'une part à travers ses nombreuses études du « masque » et de toutes ces ambivalences (portraits/visages/masques). D'autre part en « mettant en scène » et en « théâtralisant » des figures de la vie quotidienne (nature, enfants etc...) : on pense notamment à ses oeuvres pleines d'humour représentant des animaux comme « Animaux jouant la comédie » ou « Matou jouant au taureau. »
Paul Klee, Le théâtre de la vie illustre ainsi combien l'univers du spectacle a joué un rôle primordial dans l'élaboration de son style si singulier : dans sa réflexion sur la figuration, et dans son travail de compositions abstraites dont l'acuité s'affirme dans ses tentatives de transpositions de la musique en langage musical.