Quel rôle pourraient tenir les économistes dans le développement durable ? Pour répondre à cette question, cet ensemble de contributions analyse quelques problèmes importants d'économie de l'environnement liés au paradoxe vert : les différentes juridictions et les problèmes économiques font que les producteurs, les entrepreneurs détournent les lois mises en place pour protéger l'environnement. ©Electre 2024

Les économistes peuvent-ils contribuer d'une manière utile à la définition et à la mise en oeuvre de la politique de lutte contre le réchauffement climatique ? Peuvent-ils aider à définir de bonnes politiques d'environnement ? Les contributions réunies dans ce volume répondent par l'affirmative ; elles représentent une tentative de certains des meilleurs chercheurs professionnels du pays pour sortir de leur tour d'ivoire et s'adresser à un public plus large que celui des seuls spécialistes.

Ce numéro hors-série présente le débat relatif à l'actualisation écologique ; on y discute la façon de déterminer le taux d'actualisation, ou en des termes plus simples, le taux de rendement souhaitable des investissements et des politiques d'environnement, sachant que ce taux est le critère qui permet de décider si un investissement ou une politique sont « rentables » pour la société. Peut-on alors trouver une base logique pour un calcul économique non-standard, une économie « écologique » qui n'écrase pas l'avenir et respecte les générations futures ? La question est d'importance, car l'essentiel des différences entre les recommandations du rapport Stern de 2006, sur l'économie du changement climatique, considéré comme radical ou alarmiste par certains, et les recommandations plus raisonnables d'économistes dits « orthodoxes », dépendent en fait d'une prise de position sur le taux d'actualisation.

Le numéro aborde ensuite l'économie politique de l'environnement. Ces termes traduisent la reconnaissance, par les économistes, du fait que les politiques de l'environnement et les décisions publiques, prises en situation d'incertitude, sont le résultat de compromis difficiles entre groupes sociaux et pays. Les contributions des auteurs montrent comment les économistes contemporains abordent cette complexité, proposant une analyse des interactions du politique, du bureaucrate, de l'expert et du citoyen dans la formation des politiques de l'environnement. L'ensemble des outils d'analyse est utilisé pour clarifier des débats importants. Faut-il taxer les émissions de carbone ? Comment les marchés de droits à polluer doivent-ils être gérés ? Faut-il subventionner l'énergie solaire ? Sans prétendre apporter des réponses définitives à des questions aussi difficiles, les auteurs de ce numéro proposent un éclairage qui surprendra plus d'un lecteur.