20 ans après le Sommet de la Terre de Rio qui devait permettre de créer un mode de développement conciliant question sociale et respect de l'environnement, ce numéro montre que le développement n'est toujours pas durable : la biodiversité s'appauvrit, les forêts reculent, les inégalités sociales ne réduisent pas. ©Electre 2024

Mouvements des idées et des luttes

En 1992, le sommet de la Terre de Rio avait popularisé la notion de « développement durable », censée concilier question sociale, respect de l'environnement et croissance économique. Mais sans effet : la biodiversité s'appauvrit, les concentrations de gaz à effet de serre augmentent, les déserts avancent, sur fond d'augmentation des inégalités sociales. Vingt ans après, c'est désormais « l'économie verte » qui est mise en avant : sous prétexte de lutter contre le réchauffement climatique et la perte de biodiversité, il s'agit d'ouvrir de nouveaux marchés, qui permettent de rétablir un capitalisme affecté par la crise économique et financière. Comment ? En soumettant la nature au marché. Mouvements propose une critique argumentée et documentée des mirages de cette « économie verte » et y oppose une vision alternative : celle d'une Nature dont les droits seraient reconnus et défendus.

Dans le numéro 71 automne 2012

La recherche au prisme du travail des chercheurs

Le travail dans la recherche scientifique publique française est profondément bouleversé par les mutations structurelles, opérationnelles et managériales de ce champ, opérées à partir du processus de Bologne et du sommet de Lisbonne sur la « société de connaissance ». Ces changements transforment qualitativement le travail de recherche et produisent des effets, tant sur la santé des chercheurs que sur l'objet et la nature de la production scientifique. Nous faisons l'hypothèse que le travail de recherche est au coeur de la relation entre sciences, démocratie et société et qu'il ne peut y avoir de « sciences citoyennes » sans rouvrir le chantier du travail de la recherche et des « dramatiques de l'activité », sans donner la parole sur ce que produit cette activité à celles et ceux-là mêmes qui la mènent.