Le parachutage électoral d'un ancien nazi par le FN dans le Doubs, lors des élections de 1992, a incité l'auteur, ancien député de ce département et ancien responsable du syndicat SGEN-CFDT, à faire des recherches sur l'extrême droite. Panorama d'une histoire politique tumultueuse et des résistances locales au fascisme. ©Electre 2025

Noir, pour toutes les noirceurs, dérives populistes démagogiques, xénophobes, antisémites dont l'extrême droite fit son fonds de commerce.

Rouge, pour toutes les résistances qui ont pu aller jusqu'au sang versé.

Ce qui rend plus passionnant encore le dépouillement d'archives c'est le fait qu'en consacrant des recherches à un sujet, on trouve autre chose... Au cours des milliers d'heures qu'il a consacrées à la lecture de documents d'histoire comtoise Joseph Pinard a collectionné beaucoup de documents relatifs, d'une part, à l'immigration tantôt voulue, tantôt rejetée, d'autre part, aux poussées de fièvre populiste.

Le parachutage électoral par Le Pen dans le Doubs en 1992 d'un ancien nazi a provoqué de la part de l'auteur des recherches sur l'extrême droite, recherches mises à jour régulièrement grâce aux sources consultées à la Bibliothèque de l'Assemblée Nationale.

Au moment où plus de 120 000 francs-comtois ont voté pour le candidat du Front National il est nécessaire de prendre du recul : la situation actuelle est-elle une simple rechute par rapport aux crises du siècle dernier ou est-elle différente ?

Mais il ne faut pas voir uniquement la face sombre de l'histoire.

Dans le Doubs de fortes personnalités ont courageusement agi à contre courant. Joseph Pinard évoque l'action du Marquis de Moustier, de Jean Minjoz et de Raymond Vauthier et surtout il s'attache à l'admirable figure du Père Chaillet, incarnation de la Résistance Spirituelle que Maurice Schumann, la voix de la France Libre, saluera en ces termes lors de la Libération «Mon Père, vous avez été notre 18 juin spirituel».