Chronique de l'activité du ministre de l'administration territoriale et de la décentralisation du Cameroun, de juin 2002 à décembre 2011, où il dresse un bilan de ses actions et du chemin parcouru malgré les résistances d'un pays victime d'immobilisme. En 2012, M.H. Yaya est écarté du gouvernement puis condamné pour détournement de fonds, il est reconnu prisonnier politique par les Etats-Unis. ©Electre 2025

Décembre 2011. Après avoir servi l'Etat camerounais pendant plus de 20 ans, notamment comme secrétaire général à la Présidence de la République et ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, Marafa Hamidou Yaya apprend par la radio qu'il est écarté du nouveau gouvernement formé par Paul Biya.

Ce n'est que le début de sa disgrâce. Arrêté le 16 avril 2012, il est condamné peu après pour détournement de fonds publics alors même que le tribunal admet expressément son innocence, ce qui conduira le Département d'Etat américain à le reconnaître comme prisonnier politique.

Jeté en prison pour 25 ans, il poursuit de sa cellule son action pour la construction de la « société de confiance » au Cameroun, publiant dans la presse nationale et internationale des lettres ouvertes sur les enjeux-clés de l'avenir institutionnel, économique, géopolitique et social du pays.

C'est avec la même volonté, préparer le Cameroun aux défis des années à venir, que Marafa livre ici la chronique de sa décennie à la tête du ministère de l'Administration territoriale et de la Décentralisation.

Il dresse le bilan impartial de son action et de celle de ses équipes, retraçant le chemin parcouru en 10 ans et décrivant les résistances nombreuses qui, dans un pays victime d'un immobilisme d'Etat, l'ont forcé à mener une lutte pas à pas. À travers le récit factuel et vivant de grandes crises comme les élections avortées de juin 2002 et les émeutes de février 2008, il apporte un éclairage inédit sur le comportement dans le feu de l'action de figures majeures du régime, au premier rang desquelles Paul Biya.

En parallèle, prenant appui sur l'analyse des succès et des échecs passés, Marafa développe un véritable discours de la méthode de l'action administrative. Il révèle l'importance cruciale de questions techniques, voire austères, comme l'encadrement des scrutins ou le transfert de compétences aux collectivités territoriales, identifie les besoins de réforme les plus urgents, propose les solutions adaptées.

Dans cette chronique, comme dans ses lettres ouvertes regroupées en annexe, Marafa se montre à la mesure de sa réputation d'homme d'action courageux et visionnaire, profond connaisseur de son pays et de son immense potentiel.