La Turquie connaît depuis plusieurs décennies un développement de l'islamisme politique, à l'instar de la plupart des pays de tradition musulmane. Dans quel contexte l'islam a-t-il pu accéder au pouvoir dans un pays constitutionnellement laïc ? Cet ouvrage examine les différents facteurs du développement des forces islamistes en Turquie, qui est en fait le résultat d'un processus historique. ©Electre 2024

Le développement de l'islam politique en Turquie

La Turquie connaît depuis plusieurs décennies un développement de l'islamisme politique, à l'instar de la plupart des pays de tradition musulmane. Ce développement s'est particulièrement accéléré ces dernières années, notamment à travers les victoires électorales du parti islamiste AKP, qui est à la tête du gouvernement turc depuis 2002. Dans quel contexte l'islam a-t-il pu accéder au pouvoir dans un pays constitutionnellement laïc ?

La réponse à cette question contribuera en même temps à la compréhension de la structure sociale et politique actuelle de la Turquie.

Cet ouvrage propose d'examiner les différents facteurs du développement des forces islamistes en Turquie, qui est en fait le résultat d'un processus historique.

En montrant l'importance économique, politique et sociale atteinte par les mouvances islamistes politiques, cet ouvrage propose d'examiner les différents facteurs de ce processus. Cette étude passe avant tout par un examen des bases idéologiques des différents courants islamistes en Turquie, ainsi que de leur mode organisationnel, notamment de leur capacité à utiliser les médias comme moyens de propagande et d'acquérir une puissance financière en s'intégrant au circuit économique. C'est aussi une étude des structures sociales de la Turquie qui permet d'expliquer l'engouement d'une part de plus en plus importante de la population pour cette idéologie.

Il s'agit également de replacer le développement de l'islamisme politique dans le contexte des relations nationales et internationales. Et de se demander quelles sont les relations qui existent entre les courants islamistes et les institutions d'un Etat encore marqué par le kémalisme, dont l'armée est la garante traditionnelle.