Un coup de coeur de Marion B.
"Et puis un jour nous perdons pied" explore les motifs de nos vacillements et de nos fêlures - ces moments où la terre devient instable, où le vif de nos êtres tremble et "sort ce qui devait rester secret, dans l'ombre". Ainsi, que l'on évite "le sol pour habiter l'envol" dans une folle "envie de monde" ou que l'on "finiss[e] par s'y enterrer" suivant la tentation du repli, une chose est sûre : "se déprendre laisse toujours des marques, rend vulnérable mais vivant."
Homère, Freud, Benjamin, Perec, Cortazar, Sebald, Borgès, Rimbaud, Visconti, Chaplin...mais aussi Disney et Tex Avery sont quelques-unes des nombreuses figures qui accompagnent Miguel de Azambuja dans cette flânerie psychanalytique suivant le mode de l'association poétique des idées et des signes.
Tel un Hermès aux pieds légers déambulant entre la terre ferme et le ciel, la pensée et le rêve, le psychanalyste péruvien revendique et exerce "le droit et le plaisir du sol" en même temps qu'il "évite le piège de l'enracinement". Posant la question de savoir comment "faire migrer les rêves vers la vie et ne pas devenir leur prisonnier", il trace avec finesse les contours de notre condition humaine.