L'histoire du sous-marin qui servit, à Lorient, dans la marine allemande pendant quatre ans, puis dans la marine française pendant onze ans. L'ouvrage retrace les attaques, les patrouilles de combat et les différentes missions du navire, de l'Atlantique Nord jusqu'au Canada, en passant par le large du Brésil, le golfe de Guinée, etc. ©Electre 2024

Découvrez l'histoire, pour la première fois complète, d'un sous-marin ayant servi dans la marine allemande à partir de Lorient pendant quatre ans, puis dans la Marine nationale onze années supplémentaires.

Le U-123, sous-marin océanique allemand de type IXB à long rayon d'action, est mis en service le 30 mai 1940. Avant de partir au combat, il est utilisé pour le tournage du film U-Boote Westwärts !. Durant sa première mission, il participe à l'ouest de l'Angleterre à la première attaque en meute vraiment réussie contre le convoi SC-7. Dorénavant basé à Lorient au sein de la 2^e flottille, il effectue onze autres patrouilles de combat jusqu'en avril 1944, agissant parfois en meute, souvent en loup solitaire à la recherche de proies isolées. Il passe en totalité 690 jours en missions, ce qui est considérable. Ses opérations le mènent dans l'Atlantique nord jusqu'au Canada, sur les côtes américaines, face au Brésil et dans le golfe de Guinée en Afrique. Ses trois commandants successifs Karl-Heinz Moehle, Reinhard Hardegen et Horst von Schroeter ont chacun effectué quatre missions de combat pour lesquelles ils ont tous été décorés de la croix de Chevalier. Le U-123 est le premier à avoir pénétré dans la base de sous-marins de Kéroman I à Lorient en août 1941, puis à avoir attaqué un objectif sur les côtes américaines le 12 janvier 1942. Durant l'ensemble de ses missions, il a coulé quarante-deux navires de commerce pour 219 924 tonnes ainsi que deux bâtiments de guerre pour 3 892 tonnes, endommagé cinq autres navires marchands et un militaire, ce qui le positionne à la troisième place des U-Boote ayant obtenu le plus de résultats. Après avoir été percuté en plongée par un bateau lors de sa deuxième mission, le haut de son kiosque est complètement arraché ; le commandant décide d'adopter l'insigne des blessés comme emblème sur son kiosque. Un insigne mérité par le U-123 qui, souvent endommagé, échappe cependant à vingt attaques alliées, tant maritimes qu'aériennes ! Revenu indemne à Lorient au printemps 1944 mais en triste état, il sera l'un des rares U-Boote à survivre à la guerre. Après avoir changé de pavillon, il reprendra alors du service dans la Marine nationale sous le nom de sous-marin Blaison, pendant onze années...

La récupération, par l'auteur, de l'album photo d'un de ses officiers, complété par des images issues du U-Boot Archiv de Cuxhaven et des photos prises par des membres de l'équipage français après guerre, permet d'illustrer avec 280 photos et documents l'histoire de ce sous-marin hors du commun. Ses douze missions de combat sont décrites très précisément grâce à de nombreuses cartes et croquis et à la traduction complète de son journal de bord.

Le sous-marin Blaison (ex-U-123) aux couleurs françaises dans la Marine nationale le 12 juillet 1955. Coll. DCAN Lorient.