Israël et l'Eglise : les vertiges de l'ambiguïté (1948-2005)

Installé en Israël après avoir occupé des postes à responsabilité au sein de la communauté juive en France, l'auteur analyse les relations entre Israël, les Juifs et l'Eglise. Il met en lumière les avancées historiques ainsi que les positions ou actions de l'Eglise et des chrétiens paraissant encore problématiques. Il prône le dialogue et la compréhension entre les deux communautés. ©Electre 2025

Depuis son « observatoire » israélien, Armand Amselem a scruté l'écheveau des relations entre Israël, le peuple juif et l'Église, à l'aune de faits, gestes et déclarations innombrables, depuis la création de l'État d'Israël en 1948 jusqu'à nos jours.

Après avoir rappelé les grandes « affaires » qui ont marqué ces rapports au lendemain de la seconde guerre mondiale, comme l'enlèvement des enfants Finaly ou les « silences » coupables de Pie XII, l'auteur souligne le rôle décisif de Jules Isaac et de Jean XXIII dans le rapprochement judéo-chrétien, la déclaration conciliaire Nostra Aetate en est la principale manifestation.

Armand Amselem évoque ensuite le long et riche pontificat de Jean-Paul II, illustré par la visite-symbole à la synagogue de Rome en 1986, l'établissement des relations diplomatiques avec Israël en 1994, les déclarations de repentance ou celle consacrée à la Shoah en 1998, le voyage historique en Israël en 2000. Cependant, c'est un magistère qui est entaché par certaines béatifications et canonisations intempestives et incompréhensibles pour les Juifs. Mais aussi par la gravité de l'essai d'appropriation chrétienne de la Shoah et par des prises de position trop souvent pro-palestiennes.

Après la mort de Jean-Paul II en avril 2005, les premiers gestes de son successeur, Benoît XVI, sont à leur tour analysés et, en particulier, sa visite à la synagogue de Cologne ainsi que les célébrations marquant le quarantième anniversaire de Nostra Aetate.

Néanmoins, il faut se demander si l'antisémitisme actuellement teinté d'un anti-sionisme « politiquement correct » - qu'il ne faudra cesser de combattre -, pourra un jour être éradiqué.

C'est pourquoi Armand Amselem suggère, face au chemin déjà parcouru et à une évolution incontestable de l'Église, que Juifs et Chrétiens relèvent ensemble, - hors de toute ambiguïté et avec une vigilance constante -, ce défi du XXIe siècle chargé d'espérance et de partage.

Un tournant historique, une oeuvre de réconciliation, de dialogue et de compréhension mutuelle, dans la découverte de l'Alliance, « Lumière du Monde ».

Chevalier des Palmes Académiques, Armand Amselem a accompli sa carrière professionnelle en France dans l'industrie pharmaceutique et à l'Université de Toulouse. Il a rempli diverses missions au Vietnam qui l'ont conduit à rédiger, en 1990, la réglementation pharmaceutique industrielle du pays. À partir de 1968, il a occupé des postes de responsabilité au sein de la communauté juive de Toulouse, - dont il est le Président d'Honneur - et au B'Nai B'Rith, aussi bien en France qu'en Israël. Il s'est installé en Israël avec sa famille en février 1991.