Etude sur le personnel parlementaire parisien de l'époque : origines, formation, fortune, vie familiale, orientations spirituelles et philosophiques, itinéraires politiques. ©Electre 2024

Les notices de ce dictionnaire font revivre 436 parlementaires de la Seine qui siègent entre 1871 et le 10 juillet 1940, 436 existences dont certaines se croisent et s'entrecroisent par le jeu des alliances, l'exercice des responsabilités économiques, politiques ou ministérielles. S'y révèlent les liens entre les anciens élèves d'une même école, les adhérents d'un même parti, entre les membres d'un même gouvernement. C'est la «figure» de l'avocat, du journaliste, du militaire, du scientifique, de l'architecte, du militant ouvrier se lançant dans la politique qui se dessine.

L'originalité de la notice ne réside pas dans sa rédaction mais dans le contenu des rubriques. Véritable jeu de pistes, où viennent se rajouter les renseignements tirés des notices biographiques et nécrologiques, des dossiers individuels, des rapports de police et coupures de presse, des annuaires, des actes d'état civil, des archives notariées et fiscales, des mémoires et souvenirs. La grille d'analyse, plus systématique que celle des dictionnaires classiques, s'inspire largement du questionnaire élaboré antérieurement pour l'enquête sur les parlementaires de la Troisième République. Le milieu familial, les études et la formation initiale, les voyages et séjours à l'étranger, le réseau d'influence, les appartenances à des groupements culturels et politiques, sont autant d'interrogations.

Des personnages illustres aux hommes restés dans l'ombre, l'approche n'est pas la même. L'étude de ces élus invite à mesurer la part faite à la capitale dans l'ascension politique, la prise de responsabilités et de pouvoirs. On mesure la richesse d'une telle entreprise et sa difficulté, celle de réunir dans un même ouvrage des hommes qui demandent plusieurs biographies comme Gambetta, et d'autres moins connus mais tout aussi attachants. Pour les grands acteurs politiques de la Troisième République, la brièveté s'imposait. Un nombre appréciable d'entre eux ont fait l'objet de biographies, d'articles de revue ou de notices dans des dictionnaires. En revanche, on s'est efforcé d'éclairer les personnalités peu connues, les plus nombreuses.

Ce dictionnaire n'aurait pu paraître sans l'apport scientifique des membres du Centre d'histoire de la France au XIX^e siècle (UMR du CNRS 8072, Universités Paris I et Paris IV), des correspondants de l'enquête, des docteurs en histoire, des étudiants en maîtrise.