Vézézoux, en Haute-Loire, se situe au bord du bassin minier de Brassac-Sainte-Florine. Vers l'an 600, naquit Préjet. Ordonné prêtre, il devint archiprêtre, abbé de monastère et évêque d'Auvergne. Mort en martyr, il sera vénéré comme saint. P. Cubizolles raconte la vie de ce lieu avec l'évolution de la population et le développement de l'artisanat. ©Electre 2025

Situé à flanc de coteau, au bord du bassin minier de Brassac-Sainte-Florine, Vézezoux domine une plaine alluviale où serpente l'Allier. Ici, on jouit de vastes horizons et d'un splendide panorama.

Le sol de ce coteau cristallin, jadis couvert de vignes, est de nos jours réservé aux cultures et aux prairies. Le sous-sol renferme, outre le charbon, des ressources minérales que les habitants ont su exploiter au cours des siècles : améthyste, barytine employée en peinture, galène argentifère, eaux minérales.

Vers l'an 600, en ce lieu, un enfant au nom prédestiné, Préjet ou Priest c'est-à-dire `placé en tête', voit le jour. Dès l'âge scolaire, il est envoyé à Issoire, puis à Clermont. Ordonné prêtre, il est nommé successivement archiprêtre d'Issoire, abbé de monastère, évêque d'Auvergne (665-676). Il meurt martyr et sera vénéré comme saint.

A l'époque carolingienne, la villa vésédonienne est un district fiscal.

Aux X^e-XI^e s., la famille d'Arc, possessionnée en ce lieu, fait de nombreuses donations aux bénédictins de Sauxillanges et place, sous leur dépendance, l'église Saint-Préjet qu'elle a fondée. Les moines y établissent alors un prieuré pour assurer le service divin, pourvoir au soin des âmes, instruire les enfants, assister les pauvres.

Avec l'apparition des registres paroissiaux, nous suivons l'évolution de la population. La majorité des familles vésédoniennes, groupées à la fois par village et par profession, sont ici mentionnées, depuis 1570.

C'est alors que l'artisanat se développe avec les charpentiers à bateaux. Les voituriers par eau convoient charbon et barytine jusqu'à Paris. Du puits de La Taupe, on extrait des houilles grasses, propres à la distillation, d'où dérivent goudrons, huiles minérales,... coke. Les moulins du Say et d'Albine broient la barytine à longueur de journée. L'importante verrerie de Notre-Dame-du-Port emploie quelque 300 ouvriers.

En 1952, une centrale thermique est construite au bord de l'Allier. Brûlant 70 tonnes de charbon à l'heure dans ses chaudières, elle produit 15 MW-h.

Parmi les personnages remarquables du pays, il faut citer aussi le général Charles Gladel (1864-1923) et les trois frères Cavard (F.E.C.).

De nos jours, malgré le marasme industriel, la diminution des exploitations agricoles, la baisse de la natalité,... alors que les campagnes se vident, ici la population s'accroît progressivement, grâce au site exceptionnel et à l'implantation de plusieurs lotissements.