Présentation de Strasbourg dans les années 1960 et 1970, une ville entre traditions et modernité. Alors que les habitants écoutent la radio régionale, apprécient les fêtes populaires et familiales, manient à la fois le français et l'alsacien, l'industrie se développe et la ville acquiert peu à peu son statut de ville européenne. ©Electre 2024

Souvenirs, souvenirs...

S'asseoir au volant d'une superbe voiture de la petite école de conduite du parc de l'Orangerie.

Regarder les jouets enchanteurs du magasin Wery.

Rester un long moment à admirer le train électrique et regarder au fond du puits magique.

Un dimanche matin, manger ce délicieux gâteau à la cannelle fait maison et prendre le bus pour passer la journée à la Foire européenne.

En allant au stade de la Meinau, passer devant l'usine Suchard qui exhale une enivrante odeur de chocolat.

Dénicher une partition au magasin de musique et en approchant la rue de l'Outre, écouter les mélodies de l'accordéoniste aveugle qui jamais ne se lasse de jouer pour ceux qui passent.

Dans l'ambiance d'un air de vacances, profiter d'une journée au Baggersee pour se baigner, bronzer et acheter un cornet de frites pour trois fois rien.

Toucher les boules et les guirlandes du marché de Noël de la place Broglie. Dire quelques mots à l'artisan qui revient chaque année pour vendre ses jouets en bois. Boire un peu de vin chaud pour se réchauffer et choisir un beau sapin.

Dans la fièvre du samedi soir, filer vers la route de la Wantzenau et rejoindre des copains et copines au Chalet. Danser pendant des heures sur des accents rock ou disco.

Grandir à Strasbourg dans les années 1960 et 1970

Dans les années 1960 et 1970, blotti dans les bras de l'III, le c ur de Strasbourg bat au rythme de son folklore, de ses Winstubs et de ses vies spirituelle et artistique. On écoute la radio régionale, on va à la messe le dimanche, on aime les distractions théâtrales et musicales comme les fêtes populaires. Les enfants, portés par un noyau familial protecteur, évoluent dans les sonorités du dialecte alsacien et de la langue de Molière.

Sortie de la tourmente, la ville suit son destin. Messagère de la réconciliation franco-allemande, elle porte le drapeau de l'unité européenne engagée dès 1949.

Les maisons à colombages, les empreintes médiévales, les grandeurs gothiques et les façades néo-alsaciennes se côtoient. L'industrie tisse sa toile. L'urbanisme fonctionnel et la politique d'habitat social font se dresser au sud de la ville les tours de la Meinau et du Neuhof. À l'ouest, les mailles hexagonales de Hautepierre se tissent. L'extension universitaire fait émerger les immeubles gigantesques de l'Esplanade à l'est, loin des maisons coquettes du quartier de la Robertsau, au nord.

Les enfants ont grandi, témoins de la modernité et de l'importance de leur ville au sein de l'Europe. Non loin de l'immuable cathédrale Notre-Dame, le complexe du Centre-Halles et son centre commercial font surface. Face au parc de l'Orangerie, le Palais de l'Europe est construit. Au Rhénus, une foule bouillonnante de jeunes acclame ses idoles du rock.