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Xavier Noiret-Thomé

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Résumé

Présente une sélection des peintures exposées au musée Arthur-Rimbaud de Charleville-Mézières au printemps 2002. ©Electre 2024

J'avais passé la matinée précédente en compagnie de Xavier Noiret-Thomé dans son atelier d'Ixelles, au milieu d'un grand nombre de peintures, toutes récentes, et fruits d'une période propice et féconde. Dans la soirée, Robert Suermondt appela. Il rentrait juste d'un séjour d'un mois à São Paulo ; nous pourrions nous voir le lendemain matin à l'atelier. En avant-goût, il y avait ce catalogue qui venait de paraître sous l'égide de Pro Helvetia et qui rendait bien compte de l'esprit de sa récente exposition chez Rodolphe Janssen. Xavier aussi bénéficiait d'une publication à l'occasion du prix de la Jeune Peinture Belge dont il était lauréat. Belge, ce jeune artiste français l'est certes un peu et de cœur comme l'est aussi Robert, Suisse et Hollandais de surcroît. Tous deux se sont connus, il y a bientôt dix ans, au centre d'art de Kerguéhennec en Bretagne, que dirigeait alors Denys Zacharopoulos qui fut le professeur de Robert à l'Ecole Supérieure d'Arts Visuels de Genève et le soutien fidèle et constant de Xavier qui achevait sa formation à l'Ecole des Beaux-Arts de Rennes. Ils se sont retrouvés à Bruxelles, vivant aujourd'hui à trois rues l'un de l'autre, par ces hasards de la vie qui n'en sont peut-être pas.

Bien sûr, dans l'atelier de Robert, nous avons évoqué les peintures, mais, débarqué tout juste de l'avion, en plein décalage horaire, il oscillait encore entre la réalité du lieu et le Brésil, entre ces tableaux disposés ici entre sol et mur et cette exposition de São Paulo où les peintures, précisément, étaient absentes (seulement des planches de photos, une projection et des photocopies en noir et blanc de ses peintures). Quand Xavier nous a rejoints, ils ont sorti trois petits tableaux du fond de la réserve qu'ils m'ont d'abord présentés comme des œuvres d'un certain Max Binder. Ce que j'ai cru un instant, nonobstant quelques doutes quant à leur qualité mais bon, ce n'était pas sur Max Binder que j'avais à écrire. La supercherie n'a pas tenu très longtemps et ils m'ont avoué qu'il s'agissait là en fait de peintures à quatre mains, joyeux gags où le ratage jubilatoire le disputait au plaisir de barbouiller de concert. Quand on s'adonne à ce genre de pitrerie, on doit pouvoir exposer ensemble malgré la radicale différence des univers picturaux.

Radicalement différents, ces univers ? On ne peut en douter dès le premier coup d'œil et l'on comprend alors cette curiosité que chacun éprouve vis-à-vis du travail de l'autre qui n'est pas sans rappeler la disponibilité ouverte que procure l'exotisme. Pourtant, ils sont peintres tous deux, peintres sans ce cynisme formaliste qui fut le moteur de nombreuses démarches post-modernes. Ils sont peintres dans l'amour sincère quoique lucide de la peinture dont ils connaissent l'histoire et dont ils revendiquent l'exercice actuel. Longtemps, aujourd'hui encore quoique différemment, le point de départ de Suermondt fut l'image dans la perspective de son devenir-peinture ; et, à l'inverse, on peut avancer que la base du travail de Noiret-Thomé, c'est la peinture dans son devenir-image. Voilà sans doute ce qui fonde la légitimité d'une exposition commune qu'à l'heure où j'écris ces lignes, je n'ai évidemment pas vue, mais dont on peut parier qu'elle constituera, mieux qu'une juxtaposition, un véritable dialogue.

Fiche Technique

Paru le : 02/05/2002

Thématique : Histoire de la peinture

Auteur(s) : Non précisé.

Éditeur(s) : Lettre volée

Collection(s) : Insert

Série(s) : Non précisé.

ISBN : Non précisé.

EAN13 : 9782873171766

Reliure : Coffret

Pages : 44, 43

Hauteur: 17.0 cm / Largeur 12.0 cm


Poids: 0 g