A la suite d'un concours d'idées pour la coloration du site des berges du Rhône sur toute la traversée de la ville, prenant l'histoire comme base de réflexion, M. Roz a identifié une unité de matériaux d'un blanc-gris aux reflets bleutés. Il a décliné ce thème, en jouant sur toute la gamme des bleus, pour la mise en valeur des éléments de ferronneries. ©Electre 2025

Lauréat d'un concours national, Michel Roz gère, depuis 1991, la charte de coloration des quais du Rhône "Bleu Lyon". Ce livre retrace la démarche et l'histoire d'une entreprise originale : traduire par la couleur l'évolution de la ville.

Les couleurs florentines ocrées reconnues dans le Vieux Lyon", centre historique datant de la Renaissance, étaient en train de s'étendre par contamination et facilité à l'ensemble de la cité, jusqu'à ses territoires les plus modernes. Couleurs qui, frisant parfois le ridicule, perdaient ainsi leur sens et leur pertinence.

Inquiets de ce barbouillage, qui conduisait inexorablement au contresens esthétique, à la surenchère et l'uniformisation, les élus ont réagi en lançant un concours d'idées pour la coloration du site des berges du Rhône sur toute la traversée de la ville, soit dix kilomètres de façades.

Prenant l'histoire comme base de réflexion, Michel Roz a d'abord identifié les architectures en révélant une unité de matériaux insoupçonnée ; la pierre de Villebois, d'un blanc-gris aux reflets bleutés. Il a décliné ce thème et l'a renforcé en jouant sur toute la gamme des bleus, par la mise en valeur des éléments de ferronnerie, balcons, barrières, lambrequins significatifs de l'industrie de la forge de l'époque, le XIXème siècle, qui vit l'édification des quais.

Prônant la concertation comme appui pour la mise en œuvre du projet, Michel Roz a proposé de travailler sur les bases d'une charte plutôt que d'imposer une réglementation de plus, qui risquait de rester lettre morte. Cette démarche dynamique a permis d'impliquer les occupants qui, aujourd'hui, reconnaissent tous les bénéfices d'une identification de leur patrimoine. Les "quais bleus" sont devenus un label. Trois ans après, 250 immeubles sur 300 ont adopté le "Bleu Lyon" et s'illuminent quand le soir tombe.