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De 9 heures à 17 heures dans les salons Albert-MollatIntervenant : Mr Roland Gori / Mr Serge Bédère / Mme Daniele Ducher / Mme Paule Chaboud / Mr Cosimo Santese / Mr Ignacio Garate Martinez
La notion d'évaluation, développée à outrance par la politique de santé mentale, fait la part belle aux lobbies et aux éthiques utilitaristes, avec des attaques à la psychanalyse et, à travers cette pratique, à ce qui pourrait se déposer de son expérience du désir dans des pratiques de santé mentale, par la création et la fondation de dispositifs institutionnels.
Il s'agit de penser un service de la psychanalyse qui ne peut pas se réduire à «peser, mesurer et compter». L'évaluation ne remplacera pas une «philosophie sans rigueur, une éthique sans exigence et une médecine sans contrôle» que G. Canguilhem dénonçait déjà en 1958. En effet, le repérage d'une souffrance par la collection de symptômes sans structure, la transformation de ces symptômes en conduites adaptées par le biais du conditionnement, fut-il déguisé en «teaching», et le calcul statistique du pourcentage de rémission, ne donneront pas leur dignité à des pratiques qui nient le drame de la condition humaine au profit de la «dysfonction» et du handicap.
Le service de la psychanalyse ne peut pas se soumettre aux conditions de l'évaluation quantitative sans y perdre son âme… Il ne s'inscrit pas dans une éthique utilitariste, mais propose, au contraire à la réflexion sociologique, «un appareil convenable pour attaquer le sujet sur le plan de l'expérience subjective.» «Le service de la psychanalyse n'est pas de l'ordre de l'utilité, il est inutile comme le désir ou le plaisir, aussi insensé que la vie : la psychanalyse « sert » à restaurer du désir vivant dans la parole d'un sujet.»