Le paysage landais n'a cessé d'inspirer les peintres qui empruntèrent ses chemins au début du siècle dernier, à une époque où les cités balnéaires, telle Hossegor, connurent un essor sans précédent. Sous les pinceaux de Jean-Roger Sourgen, l'un des représentants parmi les plus doués de ces artistes, s'anime une nature à la fois obscure et torturée, généreuse et brillante. Pour la première fois, un ouvrage lui est consacré.

Admiré par Francis Jammes, ami des poètes Despax, Dufau ou Labèque, Jean-Roger Sourgen (Vielle-Saint-Girons, 1883-Labenne, 1978) se fixe en 1 925 à Hossegor. Ce peintre autodidacte rassemble dans un triptyque thématique les motifs du paysage landais. Enchâssé dans les pins, serti, tel une opale, le lac d'Hossegor, inlassablement répété, dans un permanent désir de fusion, est conçu comme une scène de théâtre que l'artiste modèle au gré de sa fantaisie. La beauté du lac hante l'esprit de Sourgen.

Lieu protecteur, vaste et clos, la forêt de pins est l'autre asile du peintre. Ses troncs gemmés, image du sacrifice, révèlent le bon chemin, la voie du salut. Théâtre d'ombres où se réalise la conjonction de la lumière et des ténèbres, c'est une halte essentielle dans le cheminement individuel du peintre.

Une exposition des œuvres de Jean-Roger Sourgen est organisée à la chapelle des Carmes (à Dax) du 1er octobre au 11 décembre 2010.