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En partenariat avec le prix du « Roman des étudiants France Culture – Télérama »Réparer les vivants, aux éditions Verticales-Phase DeuxAu « 91 », rue Porte-Dijeaux
La rencontre sera animée par Clément Bénech, écrivain, Michel Abescat, journaliste littéraire de Télérama et un membre du jury du prix.
Ce n'est pas que les Fêtes sont vraiment finies. Non, si on en juge par l'affluence qui suit Noël, les libraires ne manquent pas d'ouvrage pour conseiller, servir, orienter et évoquer parfois, à demi mots, l'imminente arrivée du contingent de nouveautés de janvier. C'est que celles-ci trépignent, s'accumulant au pied du lit, se disputant nos suffrages, insouciantes de notre fatigue. « La rentrée de janvier » comme certains l'appellent nous réservera quelques belles sorties : le nouveau Maylis de Kerangal Réparer les vivants chez Verticales fera partie des romans importants du moment et nous permettra de retrouver l'écriture singulière de celle qui parvint à nous fasciner en faisant naître un pont sous nos yeux de lecteurs incrédules. Il s'agit d'un livre où le clinique se mêle à l'humain puisqu'elle nous confronte au spectacle du corps mourant qui se prolonge dans un nouveau corps, celui d'un jeune homme en état de mort clinique dont on va prélever des organes pour sauver un être en perdition. La scène initiale nous permet de retrouver l'écriture si sensuelle d'un écrivain qui comme personne sait dire la mer, son attirance, sa beauté froide, la fascination qu'elle exerce sur les êtres, et pour ce livre-là ce sont trois jeunes surfeurs (on se souvient des plongeurs magnifiques de Corniche Kennedy) qu'elle suit dans leur échappée matinale vers les spots les plus exaltants au mépris de l'épuisement qui se déclare vite et aura pour conséquence l'accident d'automobile dont l'un des membres du trio ne réchappera pas. Pénétrer dans un hôpital est un sujet à haut risque pour les écrivains souvent empruntés face au syndrome Urgences, au vocabulaire, au risque du cliché, à la tentation du bon sentiment enrubanné de blanc. On peut faire confiance à Maylis de Kerangal pour déjouer tous les pièges, pour nous malmener sans nous horrifier, pour faire de sa langue, si belle et sinueuse et qui nous impressionne depuis ses débuts, la matière de son livre, nous rappelant que le langage est la première et la dernière étape de la « réparation », que sous le drame initial se ramifient des histoires, des parcours, des creux, des évidences et des incompréhensions. Le don d'organes, cette formule qui paraît presque irréelle, est le cœur de ce roman soufflant qu'on a peine à quitter de peur de ne plus oser y retourner, c'est le paradoxe des bons livres : on y revient avec inquiétude… On peut parier sans risque que ce livre-là marquera ce début d'année et espérer de notre côté que l'auteur qui nous est fidèle depuis longtemps viendra nous en parler.