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Mazarine Pingeot

Publié le 01/01/2014
La dictature de la transparence, aux éditions Robert LaffontDans les salons Albert Mollat
Comment la notion de transparence est-elle devenue l'idéologie dominante de notre société contemporaine ? Peu de notions semblent a priori aussi vertueuses, donc aussi inoffensives, que celle de « transparence », synonyme de clarté, de sincérité voire de rectitude morale. Mais en philosophie, c'est bien connu, aucun concept n'est bon ou mauvais en soi. Et, à y bien regarder, rien n'est si clair qu'il n'y paraît lorsqu'il s'agit de transparence. Chaque citoyen a par exemple le droit d'être informé de la façon la plus objective. Faut-il pour autant tout montrer dans les médias, y compris les images les plus choquantes ? Si ce même citoyen se plaît à mettre en scène son intimité sur les réseaux sociaux, doit-il pour autant ne pas s'inquiéter de l'utilisation marchande ou sécuritaire de ses données personnelles ? Si un homme politique a pour obligation d'être irréprochable, peut-il tolérer d'être constamment épié, y compris jusque dans sa vie privée ? Cette recherche sans limite de « transparence » est en train de gommer une frontière qu'on croyait jusqu'ici sacrée : celle qui sépare l'espace publique de l'espace privé.

Bibliographie