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Cédric Gras - Les routes de la soif : voyage aux sources de la mer d'Aral

Un voyage initiatique et engagé au cœur de l'Asie centrale, sur les traces d'un fleuve menacé.
Publié le 15/07/2025
Dans le cadre du festival "Etonnants voyageurs" qui s'est déroulé les 7, 8 et 9 juin 2025 à Saint-Malo, Cédric Gras vous présente son ouvrage "Les routes de la soif : voyage aux sources de la mer d'Aral" aux éditions Stock.
Dans "Les routes de la soif", Cédric Gras nous convie à un voyage inédit et essentiel à travers l'Asie centrale, guidé par le fleuve Amou-Daria. Cette région, familière à l'auteur, est aujourd'hui confrontée à des tensions hydriques d'une ampleur considérable. L'Amou-Daria, véritable "Nil de l'Asie centrale", est la source de vie de civilisations millénaires et contemporaines. Autrefois pilier des routes de la soie, le fleuve est aujourd'hui menacé par une irrigation intensive, héritée de l'ère soviétique (notamment pour la culture du coton et du riz), qui a conduit à l'assèchement de la mer d'Aral, son point de chute historique.

L'idée de ce projet est née d'une découverte marquante lors de recherches pour un précédent ouvrage : le glacier Fedchenko au Pamir, le plus long glacier de montagne du monde. Observant cet immense réservoir d'eau, Cédric Gras a pris conscience de son rôle crucial pour les populations en aval. Le glacier, avec l'ensemble de l'archipel glaciaire du Pamir, constitue le "château d'eau" de l'Asie centrale. Le livre retrace ainsi un parcours remontant de la mer d'Aral asséchée jusqu'à ces sources glaciaires, à la rencontre de tous ceux dont la vie dépend directement du fleuve.

Le voyage est une immersion profonde dans les réalités humaines de cette région. L'auteur a rencontré des ramasseuses de coton, des pêcheurs dont le fleuve d'antan, si large qu'il cachait l'autre rive, ne leur permet plus de vivre, ainsi que des fonctionnaires et ingénieurs œuvrant à la gestion de l'eau. Au Tadjikistan, il a exploré les grands barrages, témoins de la maîtrise humaine sur le fleuve. Au Turkménistan, malgré les difficultés liées à un régime autoritaire, il a cherché à saisir l'essence de la vie dans le désert, toujours sous la tutelle du fleuve.

Pour Cédric Gras, parcourir l'Asie centrale en suivant le fil de l'eau était la meilleure façon de comprendre cette région, qui s'est ouverte au voyage pour sa génération. Il y a découvert une évidence, souvent oubliée sous d'autres latitudes : "L'eau, c'est la vie". Au-delà des aspects géographiques et hydrographiques, le sujet de l'eau se révèle être la porte d'entrée la plus intime vers les habitants de l'Asie centrale. Les conversations, souvent à cœur ouvert, témoignent des peurs et des inquiétudes des populations face à la raréfaction de cette ressource vitale, à l'image des menaces perçues comme la construction d'un canal par les Talibans en amont. Ce livre est un témoignage puissant et humain sur la fragilité d'un écosystème et la résilience de ceux qui en dépendent.

Bibliographie