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Damien Peynaud - Les crédits

La dette peut-elle se transmettre de génération en génération ? Une photo de famille fait resurgir un passé de surendettement, questionnant les conséquences intimes et sociales d’une histoire collective.
Publié le 01/10/2025
Damien Peynaud vous présente son ouvrage "Les crédits" aux éditions Noir sur blanc. Rentrée littéraire automne 2025.
Dans "Les crédits", Damien Peynaud explore les traces profondes du surendettement familial. L’auteur raconte comment la découverte d’une photo de son frère et de lui, encore enfants, a fait ressurgir la mémoire d'une histoire qu’il pensait avoir mise derrière lui : celle des années de surendettement de ses parents. En se replongeant dans ce passé, il prend conscience que son frère, plus âgé que lui à l'époque, n'a pas vécu cette situation de la même façon. Ce regard inédit le pousse à questionner les répercussions du surendettement sur l’identité et le rapport à l'argent à l'âge adulte.

Damien Peynaud a voulu écrire une "révolte du mulet", en référence au personnage du roman "Les raisins de la colère", qui ne se révolte que partiellement. Son livre devient une manière de s'émanciper symboliquement de ce poids. Il y aborde la question de la dette non pas comme une fatalité, mais comme la conséquence d'une dérégulation du crédit à la consommation dans les années 1980, qui a laissé de nombreuses familles vulnérables. Il souligne la responsabilité des banques et de l'État dans cette crise et critique une société de la croissance qui repose sur le crédit et laisse des millions de personnes sur le bord de la route.

Pour transcender le simple témoignage, l'auteur a utilisé les techniques du cinéma, alternant entre le récit familial et des références cinématographiques (Louis de Funès, Gérard Jugnot) pour créer un montage "cinématographico-littéraire". L’ambition est de passer de l'histoire intime de sa famille à une réflexion collective sur le surendettement, qui touche de nombreuses personnes. En s'appuyant sur des travaux de sociologie, il déconstruit le surendettement comme une construction sociale et économique plutôt qu’une simple question individuelle. À travers son écriture, il invite le lecteur à relier son propre rapport à l'argent et à la consommation à l’histoire collective, en s'interrogeant sur les fondements du libéralisme et de la croissance.
Bibliographie