Fabienne Bichet - Moi, Fabienne B., mauvaise fille

Dans son livre "Moi, Fabienne B., mauvaise fille", Fabienne Bichet revient sur son parcours de jeune femme victime de violences et de maltraitances, de ses placements en foyers jusqu’à sa vie de professionnelle du cinéma. Un récit d'émancipation et de résilience qui met en lumière les leviers qu’elle a activés pour se construire, d'abord en tant que femme, puis en tant que citoyenne et professionnelle accomplie.

L'autrice explique comment elle a réussi à transcender les traumatismes de son passé. Elle a d'abord utilisé la course à l'épuisement pour déplacer la douleur, avant de faire de la dissociation un véritable mode de survie. Sa rencontre, à Fontainebleau, avec une personne bienveillante qui lui a tendu la main, a marqué le véritable point de départ de sa reconstruction. C'est elle qui l'a aidée à intégrer l'école d'infirmière. Elle a ensuite enchaîné les expériences positives, des courses automobiles au cinéma, deux univers qui lui ont permis de se relever en permanence et de se découvrir.

Après avoir fui les abus de son passé, Fabienne Bichet a dû faire ses preuves dans des milieux qu’elle ne connaissait pas, comme le cinéma. Elle a commencé par faire ce que personne ne voulait faire, les tâches les plus ingrates et les moins bien payées. Forte de cette détermination, elle a gravi un à un les échelons et s'est rapidement imposée comme une référence dans son domaine.

Fabienne Bichet insiste sur l'importance du pouvoir des mots et du langage, comme des outils d'émancipation. Pour elle, c'est un véritable combat contre le silence qui lui a été imposé dans sa jeunesse, notamment en maison de redressement où les échanges étaient réduits au minimum et la soumission de mise. Un combat qu'elle a mené en autodidacte, en dévorant les livres, les pièces de théâtre et les films pour s'émanciper. Elle a puisé dans la littérature son salut et sa capacité à raconter sa propre histoire.

Le livre est le fruit d'une démarche collective : la rencontre avec l'historienne Véronique Blanchard a été déterminante, car elle a convaincu Fabienne que son témoignage n'était pas un simple récit personnel, mais une vérité collective et un message d'espoir pour de nombreuses femmes. C'est dans cette démarche qu'elle a puisé le courage de se livrer et de se réapproprier son passé, pour le mettre au service de toutes les femmes qui traversent des moments difficiles.