Dans "Brefs tressaillements dans la horde", Jean-Pierre Cescosse nous introduit à Victor Allier, un éditeur tiraillé entre les impératifs commerciaux et son ardent désir de préserver l'intégrité littéraire de ses auteurs. Ce roman met en lumière les défis auxquels est confronté Victor, notamment la défense d'Alexandre Lacreed, un écrivain de grand talent mais réfractaire aux logiques marketing.

L'auteur, Jean-Pierre Cescosse, partage sa propre vision de ce milieu qu'il connaît bien. Il propose non pas une satire cynique, mais une approche réaliste et distanciée des "grandeurs et servitudes" de l'édition. Loin de tout manichéisme, l'ouvrage explore la complexité des relations au sein de ce microcosme, cherchant un juste équilibre entre la critique des contraintes tyranniques, notamment financières, et une profonde estime pour ceux qui s'efforcent de maintenir une forme d'intégrité.

Le titre du roman, "Brefs tressaillements dans la horde", fait écho à cette tension. La "horde" symbolise d'abord le milieu de l'édition, mais s'élargit progressivement à toute l'humanité. Les "tressaillements" représentent ces moments de révolte individuelle contre l'aliénation au sein d'un groupe, le désir de préserver son individualité et son intégrité. Cependant, le livre explore également le besoin irrépressible de l'individu de rester en contact avec cette "horde", car le langage et la littérature ne peuvent exister dans le solipsisme, ils appellent au dialogue. Ces tressaillements sont décrits comme brefs mais virulents, soulignant la force de ces résistances personnelles au sein du collectif.