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Jorge Valadas - Itinéraires du refus

Une quête de liberté forgée par l'exil et la révolte, du Portugal dictatorial à la France de Mai 68.
Publié le 11/07/2025
Jorge Valadas vous présente son ouvrage "Itinéraires du refus" aux éditions Chandeigne.
C'est un récit personnel et historique, retraçant son parcours depuis le Portugal de la dictature salazariste jusqu'à son exil en France. Né à Lisbonne à la fin de ce régime fasciste, l'auteur a vécu son enfance et son adolescence dans une société hyper-conservatrice, fermée, où régnaient le silence et le mensonge. Issu d'une petite bourgeoisie d'enseignants, il s'est très vite confronté au pouvoir omniprésent de l'Église, profondément conservatrice et imbriquée dans le pouvoir politique, ce qui a déclenché sa propre révolte.

Paradoxalement, Jorge Valadas s'engage dans une école militaire en 1961, au début de la guerre coloniale portugaise et d'une vaste vague d'immigration. Sans esprit militariste, il se retrouve au cœur d'une institution dont l'identité nationale est intrinsèquement liée à la question coloniale. Il y perçoit les premières fissures du régime et même une opposition interne. Après cinq ans d'études et de voyages en mer, une brève expérience en Guinée-Bissau, une colonie portugaise, confirme sa révolte. Il décide de ne plus participer à ce système.

Faisant partie de la grande vague des réfractaires et déserteurs, Jorge Valadas s'exile en France. Cette rupture marque la première partie de sa vie. La relation avec sa famille, en particulier avec son père, est mise à l'épreuve par cette décision. Sa mère, bien que moins présente dans le conflit, le soutient dans sa désertion. Après la Révolution des Œillets en 1974, l'auteur retourne au Portugal et se réconcilie avec son père, un des fils conducteurs de ce récit.


L'exil est un moment de rupture et de solitude. Arrivé à Paris sans soutien extérieur ni contacts, sa vie bascule avec Mai 68. La solitude se transforme en son contraire alors qu'il rencontre de nombreuses personnes et se construit une nouvelle famille. Cette deuxième partie de sa vie est marquée par l'émergence d'amitiés, de solidarités et d'amours qui brisent la solitude de l'exil. Les citations en exergue du livre, tirées d'auteurs comme Traven, Stefan Zweig, Marx, Bakounine, ou des écrivains portugais, brésiliens, français, reflètent son parcours intellectuel et ses affinités avec la pensée libertaire et anarchiste. Elles constituent un "parcours de vie" en soi, invitant le lecteur à explorer les références qui ont nourri sa quête de liberté. L'amour pour la mer, notamment via la lecture de Joseph Conrad, est aussi une constante, associant solitude et immensité.

Bibliographie