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De la Sécu, un consensus ? Léo Rosell nous éclaire.
Publié le 14/10/2025
Léo Rosell vous présente son ouvrage "La Sécu, une ambition perdue ? : de la solidarité à la rentabilité" aux éditions Lattès.
Dans son livre, Léo Rosell bouscule l'idée reçue d'une Sécurité sociale née par consensus en 1945. Il retrace l'histoire de cette institution, qui trouve ses racines au Moyen-Âge, pour démontrer qu'elle est avant tout le fruit d'une longue histoire politique, marquée par des luttes et des compromis. L'auteur souligne que le programme du Conseil national de la Résistance a permis l'alliance inédite d'une haute fonction publique modernisatrice (incarnée par Pierre Laroque) et d'un mouvement ouvrier puissant (avec Ambroise Croizat), tous deux animés par la volonté d'émanciper les classes sociales.
Pour l'auteur, la création de la Sécurité sociale en 1945 a eu un caractère révolutionnaire : en couvrant la totalité de la population pour l'ensemble des risques sociaux (maladie, vieillesse, maternité, accidents du travail), elle a mis fin à la peur du lendemain, à l'abri du besoin.
L'auteur identifie ensuite trois dynamiques d'évolution qui ont marqué l'histoire de la Sécurité sociale : l'amélioration progressive des conditions de vie, la libéralisation économique qui a conditionné les droits, et l'étatisation, qui a peu à peu mis fin à la démocratie sociale et à la gestion par les intéressés. Il met en lumière plusieurs dates charnières, comme les ordonnances Jeanneney de 1967 qui ont fragmenté le régime général et conduit à l'émergence du concept de "trou de la Sécu", l'instauration de la CSG en 1990 qui a bousculé le principe du financement par la cotisation, ou le plan Juppé de 1995 qui a donné à l'État le contrôle total du budget de l'institution.
Pour conclure, l'auteur insiste sur l'importance de rappeler les ambitions originelles de la Sécurité sociale, la qualifiant de "patrimoine commun". Il souligne que cette institution, toujours très appréciée des Français, est l'héritière d'une synthèse unique entre la tradition républicaine française et le mouvement ouvrier. C'est ce modèle, et son ambition de passer d'une logique de rentabilité à une logique de solidarité, qu'il faut selon lui préserver face aux menaces qui pèsent sur elle.