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De Santiago au Désert : Voyage de Sororité et Résistance Post-Dictature.
Publié le 14/11/2025
Nicole M. Ortega vous présente son ouvrage "Même le froid tremble" aux éditions Anne Carrière. Rentrée littéraire automne 2025.
"Même le froid tremble" est un roman, un road movie qui suit trois jeunes femmes du quartier prolétaire de Santiago, Chili, dans les années 90. Elles entreprennent un voyage de 1600 km vers le nord, sous un faux prétexte d'étude sur une fête religieuse syncrétique, la Vierge Noire de la Tirana.
Ce voyage est en réalité une fuite en avant et une quête de liberté où elles affrontent des questions féminines ancestrales et les dangers d'être une femme dans un pays marqué. L'intrigue se déroule alors qu'un tueur en série s'attaque aux femmes prolétaires du nord, rendant ce "road trip" particulièrement périlleux. Le roman est une vibrante histoire de sororité et d'entraide.
L'auteure situe délibérément son récit dans un Chili post-dictature de Pinochet, un pays aux plaies ouvertes et à la mémoire voilée. Elle affirme que la violence des hommes envers les femmes n'est pas seulement une question de genre, mais une question structurelle. Elle est la conséquence d'un État qui a "tué le ciment de sa nation", abandonnant ses travailleuses et ses filles après la violence d'État et la torture, souvent soutenues par les États-Unis.
Le récit marque un basculement à la moitié du livre, notamment lors d'une scène d'encantation magique qui se déroule dans un café con piernas (café avec des serveuses peu vêtues). L'auteure utilise cette architecture pour grossir le trait de la violence. Ce lieu, initié sous la dictature pour les hommes de pouvoir, est un exemple de l'exploitation féminine encore présente aujourd'hui au Chili. L'écriture de cette scène a nécessité de faire jaillir des vérités profondes et transgénérationnelles sur les blessures féminines.
Nicole M. Ortega souligne que la fête de La Tirana est essentielle pour la culture Andina du nord, qui résiste à la tentative d'effacement des peuples originaires par le capitalisme et les violences d'État.
L'auteure, dont le parcours est hybride (franco-chilienne), vient du théâtre (elle a joué Pasolini, Duras, Arnauld, Shakespeare) et de la poésie. C'est l'absence de rôles féminins complexes au cinéma et la nécessité de créer des personnages hybrides et complexes qui l'ont poussée à écrire, initialement pour le théâtre, puis pour le roman.
Dans le Chili des années 1990, trois jeunes filles prennent la route pour se rendre à la fête de la Vierge noire, à 1.600 kilomètres au nord de la favela dans laquelle elles ont grandi. Entre Santiago du Chili et le village d'Iquique, elles croisent tour à tour des policiers véreux, les fantômes des victimes de Pinochet, des routiers menaçants et d'autres personnages singuliers. Premier roman. ...