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L'assassinat d'un grand flic replonge l'enquête dans les mémoires brisées de la guerre d'Algérie et les tumultes des années de Gaulle.
Publié le 24/11/2025
Serge Raffy vous présente son ouvrage "L'odeur de la sardine" aux éditions Fayard.
Le roman de Serge Raffy, "L'odeur de la sardine", s'ouvre sur une intrigue policière classique : l'assassinat d'un grand commissaire français. L'enquête qui s'ensuit force les policiers à explorer la biographie et le passé de la victime, ce qui les propulse au cœur de la grande histoire de France des années 1960, une époque marquée par la guerre d'Algérie et les troubles de l'ère gaulliste.
L'auteur puise l'idée centrale du titre et du roman dans une anecdote réelle racontée par un ami grand flic, ancien tireur d'élite durant la guerre d'Algérie. Ce personnage de l'ombre, habitué à tuer l'ennemi à distance, est contraint au corps-à-corps lors d'une embuscade. En poignardant son adversaire, il est frappé par une révélation : au moment de mourir, l'ennemi lâche un râle dont l'odeur forte rappelle la sardine, un plat que le héros avait lui-même consommé quelques heures plus tôt. Ce moment cathartique révèle l'altérité et l'humanité de l'ennemi — "l'autre, c'est son frère" — et l'odeur de la sardine devient un traumatisme qui le hantera toute sa vie.
Le roman de Serge Raffy s'inscrit dans l'exploration des "mémoires blessées de la guerre d'Algérie", une période qui a laissé des blessures et des tabous dans de nombreuses familles. L'auteur y intègre sa propre histoire familiale, marquée par le tabou d'un grand-père ayant choisi le camp du FLN, un personnage "enterré vivant" par sa famille.
L'intrigue croise ainsi deux récits majeurs : celui d'une jeune femme cherchant les traces de ce grand-père oublié et l'itinéraire du grand flic hanté par l'odeur de la sardine. L'enquête policière sert de fil rouge pour relier ces deux destins meurtris par l'histoire.
Serge Raffy ajoute un niveau d'énigme et d'ancrage local en intégrant l'affaire de la tête disparue de Goya au cimetière des Chartreux à Bordeaux (ville où une partie de l'intrigue se déroule, notamment avec une famille de pieds-noirs). Le policier assassiné était justement fasciné par l'énigme du crâne de Goya et son cerveau de génie volé. Ce "brouillage de piste" permet à l'auteur, ancien correspondant en Espagne et admirateur de Goya, de tisser ensemble plusieurs éléments de fascination.
Le titre, "L'odeur de la sardine", est un symbole fort : il représente les stigmates et les mémoires fracassées de la guerre, une "douleur jamais cicatrisée" qui flotte toujours entre la France et l'Algérie. Le roman, au-delà de l'enquête, est ainsi un appel à un "rêve pour le moment impossible" : le retour de la paix des âmes et la réconciliation.