Un coup de coeur de Mollat
L'étude entreprise tourne le dos aux modèles statistiques. Ici c'est la parole qui compte, et il faut l'entendre ! Un échantillon bien représentatif de 40 salariés de France-Télécom s'est exprimé librement pendant deux à trois ans et on découvre tout et son contraire. Chaque cas exprime une préférence, une satisfaction ou une frustration qui ne peut, en aucun cas, être catégorisée, tant elle évolue avec le temps : tel qui rêvait de la semaine de quatre jours ne ressent aucune diminution de son temps de travail ; tel autre qui y était allergique en est enchanté... Jusqu'à ce que sa situation personnelle ou familiale le fasse changer d'idée !
Rien n'est acquis, on le savait déjà, mais ce qui transpire de façon implacable c'est "l'atomisation des comportements", l'individualisation de l'apréhension du temps de travail et du temps libre.
Face à cette nouvelle donne, l'encadrement, bien entendu, s'est rigidifié en verrouillant au maximun les velléités personnelles dans le cadre de l'ARTT (Aménagement et réduction du temps de travail) et en les limitant aux seuls impératifs du service. Il en résulte une impression mitigée de malaise latent sinon de déception.
Elargissant son sujet, et s'appuyant sur l'étude sociologique, l'auteur met en évidence cette autonomie renforcée des individus dans la société, faisant valoir au passage que "les valeurs proclamées par les médias et les pouvoirs économique et politiques sont de plus en plus abstraites et n'ont que peu d'emprise sur la dynamique réelle de la vie individuelle et collective", amis sondeurs bonsoir !
Il en résulte une indispensable évolution de la fonction GRH qui doit évoluer vers une "veille des profils" sous peine de désillusions managériales...