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Charlotte Perriand, « l'oeil en éventail »

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Publié le 21/07/2011
Jusqu'au 18 septembre, le Petit Palais de Paris rend hommage à Charlotte Perriand, la femme qui aimait avoir « l'œil en éventail », c'est-à-dire être attentif à tout, aux êtres et aux choses, surtout les plus humbles. Son « œil en éventail » devenait régulièrement « œil photographique » pour générer des photos d'avant-garde, elles-mêmes servant à ses très novatrices créations de mobilier.
Voici les mots de l'une de nos collaboratrices qui a voyagé dans l'univers de la photographe-architecte à travers le catalogue de l'exposition conçu par Jacques Barsac, Alfred Pacquement, François Chevalet, et édité par les éditions 5 continents :


« Elle fabrique du beau et de la pensée avec de l'émotion et de l'amour ». Ainsi parlait Fernand Léger de son amie Charlotte Perriand. En feuilletant les pages de ce livre superbe très illustré et admirablement écrit, on pénètre au cœur de l'œuvre de géants du XXème siècle.

Comment ? Par le biais de l'imitation de la nature ou des technologies humaines. Avec un simple Rolleiflex 6x6, Charlotte Perriand capte, telles des notes prises sur le vif, les traces photographiques de son « œil en éventail ». Tout est sujet à réflexion. De l'objet trouvé le plus modeste, du moindre tronc ou bois flotté jusqu'aux merveilles architecturales de la technique moderne, tout est sujet à interprétation et à ré-invention. Pour un nouvel art de vivre dans la simplicité.

Ce qu'on aime particulièrement dans ce livre ? Le dialogue entre ces photos et les objets, meubles et architectures qui en sont nés, entre les clichés de Charlotte Perriand et les tableaux de Fernand Léger. Un art brut sans compromis. On y découvre également une femme engagée pour la cause communiste et ces clichés du Paris misérable d'avant- guerre qui fait écho à certains bidonvilles qui resurgissent aujourd'hui. Ses portraits du monde paysan d'un noir et blanc somptueux. Une amoureuse folle de la montagne, férue d'hygiénisme, une femme de l'extrême, « capable d'escalader 10 sommets de 4 000 m d'altitude en 10 jours ». Au milieu des années trente, dans un milieu d'hommes, elle incarne le Femme Nouvelle, libre tant dans le corps que dans l'esprit. Une militante de la modernité.

Catherine Dauriac d'Écolo info pour mollat.com



Pour en savoir plus sur Charlotte Perriand et son œuvre :

Une vie de création de Charlotte Perriand (Odile Jacob)

Charlotte Perriand et le Japon : un demi-siècle de dialogue de Jacques Barsac (Norma)

Charlotte Perriand : un art d'habiter de Jacques Barsac (Norma)