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D'Acier sur grand écran

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Publié le 05/06/2013
Le roman de Silvia Avallone, grand coup de cœur des libraires de l'été 2011, sort au cinéma, adapté et mis en scène par Stefano Mordini. Focus sur D'Acier (Liana Levi) !
Le coup de cœur de vos libraires :
Elles sont belles à en pleurer. Insolentes, orageuses, exclusives et possessives, Anna et Francesca sont les égéries des habitants de la via Stalingrado, à Piombino...

A « treize-ans-presque-quatorze », ces deux meilleures amies du monde se plaisent à afficher leur beauté de nymphettes sous les yeux de tout le quartier, jouant avec les nerfs de leurs parents, la jalousie des autres filles moins gâtées par la nature et le désir des garçons plus âgés. Tandis que la blonde rêve de devenir Miss Italia, la brune se verrait bien magistrate, avocate ou pourquoi pas présidente. En attendant, elles dansent, elles nagent, elles courent partout – c'est bien de leur âge… Et même si vous leur donneriez plus volontiers une bonne paire de claques que le bon Dieu sans confession, elles semblent loin des crises identitaires des autres adolescentes et des tracas des adultes. Et pourtant... Soumises à la loi implacable des hommes de leur entourage – l'une est battue par son père, l'autre est régentée par son frère -, qu'elles aiment à traiter de babouins ou de monstres, élevées par des mères accablées par les responsabilités, ces filles du feu rappellent une fois de plus qu'il ne faut pas se fier aux apparences.

Par le prisme de cette amitié fusionnelle, Silvia Avallone décrit la vie d'une cité ouvrière italienne avec un talent qui n'est pas sans évoquer des chefs d'œuvre de la littérature réalistes, notamment Les rapaces de l'Américain Frank Norris (malheureusement épuisé à ce jour). Car il est bien évident que tout ne repose pas sur leurs seules épaules. C'est en effet la vie d'un quartier entier, résidant dans ces barres de HLM avec vue sur mer, que l'on suit avec ferveur dans ce livre époustouflant. Véritable roman social, D'acier révèle le quotidien d'une classe prolétarienne souvent éclipsée derrière les clichés véhiculés par les cartes postales et les discours des hommes politiques. Les yeux rivés sur l'île d'Elbe, ce pré carré des touristes fortunés allemands, milanais ou turinois à seulement quelques kilomètres de là, ces hommes et ces femmes s'accommodent chacun à leur façon de la misère et des soucis. Les hommes travaillent pour la plupart à l'aciérie du coin, la Lucchini S.p.A., qui fait figure de Béhémoth indomptable, à la fois objet de fascination et de répulsion. Mais la tentation des petites (ou grosses) combines n'est jamais loin. Quant à elles, les femmes sont employées chez les commerçants du coin, quand elles ne s'occupent pas des enfants à plein temps. Et des enfants, il y en a, des jeunes et des moins jeunes, à surveiller comme du lait sur le feu.

En un mot, force nous est de reconnaître que ce premier roman époustouflant, qui est déjà un véritable phénomène en Italie ainsi que dans une dizaine d'autres pays, mérite amplement la couverture médiatique qui est la sienne !



La bande-annonce du film, sur les écrans dés le 5 juin 2013 :



Bibliographie