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Du neuf dans les bulles

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Publié le 22/01/2004
Pour sa 31eme édition, le Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême consacre une nouvelle génération d'auteurs.

Et voilà, c'est fait ! Les trublions d'hier, les alternatifs, font désormais la une de Télérama et illustrent les grands quotidiens de la presse nationale. C'est le lot de toute génération montante que d'atteindre un jour son apogée –médiatique, du moins – et, d'enfiler, de plus ou moins bonne grâce, les pantoufles de la notoriété. Les Tronheim, Sfar, Menu, David B et autres Marjane Satrapi occupent désormais les unes des magazines culturels, voient leurs ventes atteindre des chiffres confortables. Les voici réunis pour une édition qui voit la consécration de cette nouvelle génération d'auteurs, souvent biographes d'eux même ou observateurs parfois résignés d'un monde dans lequel ils peinent à se reconnaître.

C'est une génération, apparue au début des années 90 dans les pages de titres confidentiels publiés par des maisons confidentielles diffusées dans des libraires confidentielles auprès d'un lectorat – forcément – confidentiel.

L'Association, Amok, Fréon, Cornélius ou Ego Comme X ont aujourd'hui pignon sur rue et leurs auteurs on su inventer un modèle de présence éditoriale qui sait ménager la qualité artistique tout en touchant un vaste public.

LEn témoigne le succès que ces auteurs rencontrent lors de leurs signatures au festival d'Angoulême. Bien que présidé par une (presque) vieux de la vieille, Régis Loisel, auteur d'une belle relecture de Peter Pan qui l'a rendu célèbre, le festival a su accueillir ce sang neuf, année après année, organiser de fructueuses rencontres et offrir aux petits nouveau la tribune promotionnel que leurs confidentiels (encore !) éditeurs étaient loin de pouvoir leur offrir.

Consécration encore dans les listes de nommés pour les différents prix du festival : Marjane Satrapi pour Broderies, David B. pour le sixième et dernier volume de son opus magna L'ascension du haut mal, Manu Larcenet pour le combat ordinaire concourent tous pour le prix du meilleur album. Dans les autres catégories on retrouve Ludovic Debeurme et Simon Hureau. L'inoxydable Alex Barbier, un des pères spirituels de cette folle jeunesse est lui nommé dans la catégorie Prix du patrimoine (on vieillit ma bonne dame, on vieillit… NDLR).

Curieusement, ces petits jeunes ont tous près de quarante, une des preuves, s'il en fallait encore, que l'accomplissement dans ce domaine demande patience, travail et constance. Et fatalement quand on a quarante ans, on se retourne et on voit poindre au loin le nuage de poussière soulevée par la horde des jeunes générations qui arrive à toute vitesse. Le monde de la BD a ceci de particulier qu'on y est souvent mal habillé mais très bien élevé. On y respecte les anciens, on vénère les maîtres sans s'empêcher de tout mettre à bas pour inventer son style. Ca a toujours été ainsi, souhaitons que cela continue…

 

Les prix 2004 : [voir ]