C'est peu dire que ce livre était attendu par tout le milieu de la bande-dessinée ! En l'espace d'un an et après avoir essuyé de multiples refus chez les éditeurs, Emil Ferris est passée de l'ombre à la lumière en publiant chez l'éditeur américain Fantagraphics "My favorite thing is monsters".
En juillet dernier, l'auteur a raflé trois trophées aux Eisner Awards, dont le plus prestigieux, celui du Meilleur album. Pour une première bd, difficile de faire un meilleur départ !

"Moi, ce que j'aime, c'est les monstres" nous raconte l'histoire de Karen Reyes, dix ans, qui adore les fantômes, les vampires et autres morts-vivants. Elle s’imagine même être un loup-garou: plus facile, ici, d’être un monstre que d’être une femme. Le jour de la Saint-Valentin, sa voisine, la belle Anka Silverberg, se suicide d’une balle dans le cœur. Mais Karen n’y croit pas et décide d’élucider ce mystère.

L'histoire qu'elle nous conte est à l'image de l'auteur et du traumatisme qu'elle a enduré avant et pendant son écriture. Cet ouvrage a été écrit suite à un accident. Emil Ferris détourne le genre de l'horreur pour réaliser son introspection.

C'est l'histoire d'une parfaite inconnue qui a réussi à capter tous les regards et a créé une attente phénoménale autour d'un ouvrage aussi beau qu'insolite.

Nous l'avons lu, nous l'avons trouvé sublime. L'auteur parvient à nous plonger dans son univers dès les premières pages et il est difficile de décoller les yeux de son atmosphère fascinante. Comme un journal intime, elle nous livre ses pensées sans filtre. Le plus : la technique. Entièrement dessinée au stylo bille, le geste sûr et déterminé, elle réalise un travail de portraitiste surprenant et admirable.

Disponible en librairie le 23 août !